Au décès de sa mère, Aurore s’est installée dans sa maison du Lot, avec son petit garçon.
Une vie un peu recluse, elle ne fait pas grand chose pour se lier à la vie de ses voisins.
Cosma, le fils, appréhende cette calme solitude en jeu solitaire, en lien sensible avec le monde invisible. Aurore laisse faire.
Elle, elle s’occupe de ses fleurs, de tout bien ranger, elle cultive son jardin, travaille à distance, dans sa coquille.
Débarque un soir Alexis. Un comédien réputé. Visiblement, il fuit. Paris, sa compagne, le monde du théâtre. Mais pourquoi ?
Et pourquoi vient-il ici, dans cette maison. Certes il a connu la mère (une voyante qu’il a consulté parfois) mais après ?
Deux solitudes s’apprivoisent.
Deux êtres tourmentés.
Qui se parlent, s’écoutent, prennent le temps. Le monde autour continue de tourner vite, dans le bruit, et la cavalcade. Les deux n’en entendent que quelques échos.
Puis se révèlent les coins obscurs d’Alexis, et c’est avec une grande intelligence que Maria Pourchet aborde la question de l’amour, l’amour pour un homme au passé de pervers narcissique en puissance. Comment aimer un homme qui a brisé des existences ?
Et quel est cet homme ? Est-il possible de changer, est-elle possible la rédemption ?
Maria Pourchet parvient à déstabiliser, à questionner, à surfer de la vague metoo avec intelligence, sans manichéisme. Elle parle de corps, de « vieillesse », de traumatisme.
Maria Pourchet a cette plume magnifique, sensuelle, qui bouscule les sens, qui creuse dans l’intime, le révèle mots à mots.
C’est vif, percutant, et d’une pertinence poétique éblouissante.