Février 1961, une colonie de deux cents personnes est installée sur la lune. La doctoresse Elma York y vit six mois par an, avec pour fonction quelque peu routinière de conduire les humains sur différents sites. Quand l’opportunité se présente de pouvoir faire partie de l’équipe d’astronautes se préparant à aller sur Mars (la lune n’étant définitivement pas un climat favorable pour la migration humaine), elle ne va pas hésiter longtemps.
Après Vers les étoiles, nous retrouvons donc Elma, la Lady Astronaute et pléthore de personnages, en route pour Mars.
Ne vous attendez pas à un livre d’action ou de grand spectacle, Mary Robinette Kowal s’intéresse au quotidien de ces astronautes. On découvre la difficulté de quitter les siens pour plusieurs années, la vie en communauté, dans un lieu clos…
Des questions triviales seront abordées : la répartition des tâches ménagères, le débouchage d’un toilette, l’intimité via télétransmetteur quand ses proches sont restées sur Terre, un « enterrement » dans l’espace…
Mais Kowal s’intéresse aussi à des problématiques plus profondes comme le racisme, le sexisme, le poids du marketing au mépris de l’humain, le deuil, la maladie, la lutte des classes, l’écologie…
Un roman riche et qui aborde le voyage dans l’espace d’une manière intimiste, psychologique. Mary Robinette Kowal nous fait vivre de l’intérieur les joies et les tourments d’un équipage, enfermé pendant plusieurs mois ensemble, chacune et chacun avec ses idéologies, ses habitudes, ses combats, ses inquiétudes.
Une vision qui rappelle beaucoup les derniers succès cinématographiques comme Gravity, Interstellar ou dans les classiques de la littérature : Solaris de Stanislas Lem.
Editions Denoël (octobre 2021)
Traduction : Patrick Imbert
Lire notre article sur Vers les étoiles