Vernon, cet ancien disquaire, après avoir vivoté un temps du chômage et de l’aide de son ami chanteur célèbre, se retrouve rapidement à la rue lorsque l’argent ne rentre plus.
Il va alors sillonner Paris, squatter chez les potes d’antan, les anciennes petites amies, les connaissances de beuverie.
Un personnage au départ omniprésent, représentant la déliquescence de tout un univers (celui de la bande de potes, des groupes de rock, des vinyles et cd, du palpable, de la chair, des rêves et des espoirs), Vernon Subutex s’efface peu à peu, comme ne devenant plus que le reflet de lui-même. Son évanescence et ses silences amenant les autres personnages à s’ouvrir, se raconter, mettant chacun à nu leurs propres failles. Ces précipices dans lesquels ils se sont enfoncés. Blottis. Des petites vies rangées sclérosées de concessions, des vies sans attache et sans lendemain palpable. Des vies de solitude.
Paris, ville dévastée comme un lendemain de fête, dans laquelle Vernon déambule, et sombre.
Découverte de l’autre côté du miroir, celui des sdf, ceux qui voient défiler les chaussures des passants à longueur de journée, main tendue.
Celui des petites frappes qui pensent avoir une place à se faire à coups de poings.
Un livre qui se termine comme une grande fresque de la France du XXIème siècle.
Éditions Grasset (07.05.2015)
Éditions Livre de Poche (02.03.2016)