La fin de vie d’Alexandra David-Néel racontée par celle qui aura été sa dame de compagnie, sa soignante, sa confidente, sa protectrice, son adversaire, pendant des années : Marie-Madeleine Peyronnet.
D’abord on découvre cette vieille exploratrice acariâtre, sévère, avec des éclats de tendresse quand elle laisse apparaître des fissures. Une ambiance recréée avec finesse, par les planches en noir et blanc, dans le foutoir plein de toiles d’araignées, de bouddhisteries, de fauteuils défoncés, et d’obscurité, de la vieille maison pleine de secrets du Sud, puis il y a les planches en couleur, douces et lumineuses en même temps, où on suit Alexandra David-Neel à travers ses aventures, dans des paysages superbes, dangereux et mystérieux.
Alexandra David-Néel a presque cent ans. Elle rêve d’un ultime voyage. On voit tous ces gens qui l’admirent, viennent discuter avec elle, qui la fatiguent mais qui sont les seuls à parvenir à faire briller une étincelle dans ses yeux, à lui donner l’énergie de parler, de débattre, de partager.
L’ancienne exploratrice parcourt le monde par procuration, entourée de ses « enfants » de voyages, ces explorateurs qu’elle suit, qui lui donnent des nouvelles, lui ouvrent des fenêtres sur l’extérieur, elle qui ne sort plus de sa maison.
Alexandra David-Néel aura été l’inspiration qui aura conduit beaucoup de gens à errer à travers le monde. Tout comme Marie-Madeleine Peyronnet, qui elle-même partira sur les traces de celle qui l’a déconstruite, fissurée, et permis d’être plus forte.