Une reine, Judith Elmaleh

“Alors voilà ton grand père s’est marié une première fois bien avant moi. Je l’ignorais totalement et ce que je savais encore moins c’était que Papiel, ce jeune berbère sans parent sans la moindre autorité au-dessus de lui n’avait pas choisi sa première épouse parmi les vierges à marier de la communauté. Non à 18 ans il fut séduit par une femme mariée et de 10 ans son aîné. »


Judith Emaleh raconte avec beaucoup de sentiments ce secret de famille longuement gardé par son père. Mimi sa grand-mère alors âgée de 14 ans fut mariée à Papiel de 27 ans son aîné. La loi rabbinique autorise l’époux à prendre une seconde épouse des lors que sa première épouse ne peut avoir d’enfant.

Cette histoire est révélée lors du retour de l’autrice à Casablanca sa ville de naissance. Ce huis-clos décrit avec beaucoup d’intimité de nostalgie la culture marocaine du début du XXe siècle. Au milieu de tous les plats typiques aux saveurs orientales aux douces épices, Mimi raconte combien de sacrifices elle fit pour porter les 7 enfants dont 3 seront arrachés et offerts à Hassiba et 4 seront gardés par Mimi qui transigea pour les garder.
Cette histoire se lit sans relâche tant nous sommes happés par la condition des femmes d’avant, qui ne savaient ni lire ni écrire, qui enregistraient l’impossible pour reproduire des recettes de cuisine, par cette vie faite de compromis.

C’est une histoire de traditions de liens tissés entre deux générations, entre l’Orient et l’Occident. Un très beau témoignage et un très beau cadeau fait à sa grand-mère.

Editions Robert Laffont (22/09/22)

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