Amelia Aurelia travaille au contact de la mort chaque jour : elle est maquilleuse de défunts dans la morgue familiale. On pourrait croire que cette activité peut lui donner les clés pour affronter le deuil, hors quand sa mère décède d’un accident, tous ses repères s’écroulent. Jusqu’à la fuite et la perdition d’elle-même, va t-elle se retrouver ?
Amelia va donc fuir, s’éloigner de ce clan familial qui autrefois lui donnait de la force et un équilibre, mais aujourd’hui l’étouffe. Elle qui était souvent la béquille, le soutien de tous, décide de ne penser qu’à elle-même et part retrouver son père biologique avec lequel les liens se sont distendus.
Cherchant à s’échapper d’elle-même, à appréhender la douleur, à accueillir le deuil, ou à prendre sa revanche sur le monde : elle va découvrir le milieu BDSM. Est-ce dans cet univers codifié qu’elle parviendra à maîtriser sa douleur et faire enfin son deuil ?
Ce livre parle de la perte d’un être cher avec une beauté déchirante : rarement l’intensité du vide ressenti est abordé avec tant de frontalité, sans pudeur, mais tout de même dans une langue très travaillée, parfois lyrique dans sa brutalité.
Teinté de touches d’humour corrosif et de beaux moments de solidarité entre les êtres, Une créature de douleur est un livre très émouvant et troublant à la fois, qui ne pourra laisser pas indifférent.
Editions Le Gospel (février 2024)
Traduction : Adrien Durand
Ellen Baxter vit à Melbourne. Elle a fait une entrée remarquée dans la littérature anglo-saxonne avec ce premier roman.