Début 20e.
On suit deux frères, Lupo et Nicola. L’un, Lupo, sauvage, dur, indépendant, en colère. Il va s’engager dans le mouvement de révolte des paysans qui en ont assez de voir toutes leurs récoltes et revenus finir dans les poches des grands propriétaires.
(Révolte qui a très bien été écrite dans le court récit de Milena Agus : Prends Garde)
L’autre, Nicola, réservé, lecteur assidu et solitaire, à la santé fragile, vit en dehors du monde, et beaucoup à travers son frère.
Lupo le protège, le bouscule dans ses habitudes, le soutient, le couve parfois trop.
Une relation très belle, une fraternité forte et complexe, un amour immédiat, où de garçons fusionnels, ils deviennent des hommes indépendants mais liés.
On suit également le quotidien d’un couvent, des sœurs qui n’ont plus aucun contact avec l’extérieur, vivent de silence, de prières, de leur potager, de quelques dons. Un couvent qui dérange, parce que tenu par une femme à la poigne de fer inébranlable, trop indépendante par rapport aux grands hommes d’église. Un couvent qui, comme beaucoup à l’époque, est sur la sellette : pour une question d’argent, de contrôle, de facilité, les sœurs devront peut-être quitter cet havre de paix, de reconstruction de soi, et être dispersées dans d’autres lieux en Italie.
Face à ça, Clara l’abbesse ne veut pas céder.
Entre l’histoire des frères et celui du couvent, des secrets se terrent. Et se taisent.
Giulia Caminito, dans un style romanesque et qui apparaît comme très documenté, parvient à happer dans des histoires pleine de feu et de vie, tout en dépeignant la pauvreté, les horreurs de la guerre, l’injustice des classes sociales. Une fresque historico-sociale dans laquelle la fiction donne un souffle incandescent.
Éditions Gallmeister (mars 2021)
Traduction : Laura Brignon
Autre livre de l’autrice sur notre site
L’eau du lac n’est jamais douce
Giulia Caminito est née en 1988 à Rome. Elle est diplômée en philosophie politique. Son premier roman, La Grande A (2016, Giunti) a reçu plusieurs prix littéraires prestigieux. Un jour viendra, son deuxième roman et le premier traduit en France, se déroule dans le village d’origine de sa mère, à Serra de’ Conti dans les Marches italiennes, sur les hauteurs d’Ancône.
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