Un récit romancé d’une jeune française incarcérée à Tunis ; Fémen activiste, elle a été arrêtée suite à une manifestation. Pauline Hillier, à travers cette autofiction, dévoile les mécanismes déshumanisants, humiliants, brutaux, pratiqués dans cette prison pour femmes.
Plantées sur une île sicilienne, des sœurs vont se retrouver pour l’enterrement du père. L’une d’elle était partie il y a longtemps « à la ville » (Palerme), les deux autres sont restées, ont une vie à l’allure tranquille et bien cadrée. Mais ça fait une dizaine d’années que les deux insulaires n’ont plus parlé à leur sœur, elles ont même hésité à la faire revenir pour l’enterrement. Pourquoi ? Très vite, on apprend qu’une quatrième a disparu, toute petite. Et que celle qui est partie en porte la responsabilité et la culpabilité.
L’Angleterre est en crise, économique et gouvernementale. Réduite au rang de colonie, son peuple est affamé et opprimé. Un régime totalitaire sévère qui oblige les gens à partager des appartements, à faire des boulots épuisants et mal payés, à se nourrir de conserves, à se rationner. Un pays qui contrôle les naissances, force les femmes à porter des stérilets et donne des autorisations pour avoir un enfant.
Autofiction, Fatima est française d’origine algérienne, issue d’une
famille musulmane pratiquante, atteinte d’un asthme sévère qui l’amène
parfois à l’hôpital, lesbienne, petite dernière d’une sororité. L’enfant
non désirée, la fille qui aurait dû/pû être un garçon, en conflit entre
sa croyance et ses désirs, entre les codes et ses envies.
Fatima Daas a un style très beau, qui porte le sens de son livre. Une
quête identitaire d’une femme qui ne trouve pas sa place, qui la
cherche. Dans la solitude et la peur d’en sortir, la peur de se
dévoiler, de se fragiliser.