[Dédicace le mercredi 14 octobre, 18h] Après des années d'auto-fiction, des années d'essais, d'expérimentations linguistiques et personnelles, Chloé Delaume signe un livre sociétal, drôle, fluide, caustique, et féministe. Adélaïde a…
Betty, fille d’une blanche et d’un indien, dans les années 60, au cœur de l’Ohio. Issue d’une famille nombreuse, elle est la plus mate de peau. Et elle va nous raconter son histoire.
Betty, c’est un roman saga, on suit cette famille, on en découvre les secrets terribles, la solidarité et les rivalités, la vie en milieu rural, le racisme, la beauté et la richesse de la nature. Betty se fait la narratrice, la gardienne des mots, celle qui conjure le sort par des poèmes, ou lance des prières aux aigles. L’écriture comme un refuge, une force, une magie, Betty dresse le portrait de sa famille, avec vitalité, sincérité, et un grand sens de la justice.
Les années 80. Cléo, 13 ans, d’une famille modeste, pratique la danse
dans une MJC. Évidemment qu’elle rêve de s’échapper de sa ville de
banlieue, évidemment qu’elle rêve de gloire, de sortir du lot. Mais
est-elle assez douée, assez déterminée, pas trop mate ? Quand Cathy,
belle femme, gracieuse, charmeuse, élégante, l’aborde et lui parle d’une
bourse à laquelle elle pourrait avoir droit, pour intégrer une école
spéciale, où tous les jeunes de talent peuvent réaliser leurs rêves,
Cléo est fascinée, happée, et prête à tout ce qu’elle peut pour séduire
le jury.
À coups de petits cadeaux et de pression, Cathy
l’entraîne dans un univers où les faveurs se monnayent, du temps contre
un billet, un frôlement de genou contre un billet supplémentaire.
Le
roman va se dérouler sur presque 40 ans, déroulant et dévoilant
habilement des pans de la vie de Cléo, mais vus à travers les yeux de
celles et ceux qu’elle a croisé, à des moments charnières de son
existence. On découvre ainsi, à la fois, la vie de cette jeune
fille, puis de l’adulte, les étapes franchies, les rencontres
déterminantes, les blessures apparentes, le mutisme. Cléo toujours
accrochée à son rêve de danseuse, qui en connaîtra la discipline jusqu’à
meurtrir le corps, le travail jusqu’à l’esclavagisme. Une femme qui va tenter de s’oublier, mais qui laissera des traces bouleversantes chez ceux et celles qu’elle va croiser.
Deux récits parallèles se répondent, s’alimentent, se font écho : celui de Mary Treat, scientifique botaniste, et entomologiste célèbre du XIXe siècle, et celui de Willa Knox, journaliste au chômage prise dans les filets d’une vie qui s’écroule. Deux périodes qui se font incroyablement écho avec ce qui se passe aujourd’hui, avec le gouvernement actuel américain.
Tout se passe à Vineland (New Jersey), une ville utopiste, créé par Charles Landis, société utopique sans alcool basée sur l’agriculture et la pensée progressiste. Un lieu où la société aurait du mieux vivre, mais où les inégalités sociales et la fermeture aux idées modernes vont creuser les écarts, au profit du promoteur politicien Landis.
Le parallèle entre Landis et Trump est plus que frappant : la mégalomanie, la fermeture aux théories scientifiques, la priorité aux riches… et l’aveuglement face aux problèmes sociétaux. Les descriptions de l’un, les sous entendus sur l’autre, sont très grinçants.
Une affaire de viol conjugal, un homicide volontaire : une femme abusée sexuellement tue son mari dans son sommeil.Elle se rend immédiatement chez son avocat pour avouer sa culpabilité.Pour son…