Il est temps que je te dise, David Chariandy

Lettre à ma fille sur le racisme

Ce récit très personnel adressé à sa fille de treize ans est un journal de mémoire sur l’identité, la question éducative sur le racisme. D’origine afro-asiatique, il y est souvent question de rejets, de diffamations à caractère racistes, de blessures, avec des références à Toni Morrison, James Baldwin, des auteur.e.s qui ont défendu la culture, la race, la liberté, l’intégration de la communauté noire dans son universalité.
Le texte est rempli 
d’espoirs
, de lutte et de tendresse pour ce professeur de littérature de l’université de Fraser au Canada.

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Lucky Man, Jamel Brinkley

Un jeune adulte entraîne un ami dans une nuit de folie dans le désir de suivre les préceptes de liberté virile de son père ; un adolescent fait le mur avec son petit frère, quitte à le mettre en danger, pour échapper à leur triste vie familiale ; un homme récemment sorti de prison cherche à nouer avec l’épouse et le fils de son meilleur ami décédé depuis quinze ans…

Ce recueil de nouvelles révèle une nouvelle voix, contemporaine et sensible, de la littérature afro-américaine. Chaque récit met en scène un garçon ou un homme enfermé dans les carcans de sa couleur de peau, de son statut social mais aussi d’une figure paternelle, d’un rôle viril prédéfini, d’une relation familiale forcée et usée par les ans.

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Jolis jolis monstres, Julien Dufresne-Lamy

Dans un dialogue en « je » et « tu », deux générations de laissés pour compte se racontent et se réinventent en mettant au défi les frontières du genre, de la race et de la famille.

Dans les années 80, Lady Prudence est un des plus jolis « monstres » de la côte est des Etats-Unis, aux côtés des Angie Xtravaganza, RuPaul, Paris Duprée, Willi Ninja et toutes ces drag-queens légendaires révélées pour certaines dans le film-documentaire Paris is Burning. Mais le monde merveilleux des cabarets, bals et copines pour la vie est rincé par la pauvreté, le racisme, l’homophobie et le sida. Quarante ans plus tard, la Lady est redevenue James et se fait le confident et mentor de Victor, jeune père de famille et ancien taulard qui a tout quitté pour faire des stand-ups en robe et talons hauts…

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Le chant des revenants, Jesmyn Ward

le chant des revenants ward belfond avisJojo a treize ans, vit avec ses grands parents, sa mère et sa petite sœur, dans un Mississippi encore imprégné de racisme et de ségrégation. Jojo est métis. Sa mère Léonie est noire, belle, pas très futée, et pas tout à fait sortie de l’adolescence… Folle amoureuse de Michael – un blanc de bonne famille – dont elle attend avec fébrilité la sortie de prison.
Jojo affronte le monde avec sérieux, responsabilité et colère. Il prend soin de sa petite sœur, Kayla, qui trouve toujours le moyen de se lover contre lui ou de lui grimper sur les épaules.
Il n’a pas confiance en sa mère, qui se comporte avec trop d’insouciance, et se drogue.
Léonie fait ce qu’elle peut, mais au fond tout ce qu’elle veut c’est son homme. Elle aime ses enfants, mais ne sait pas quoi en faire.
Le grand père sert de parent référent à Jojo. Ensemble, ils discutent, se transmettent les choses. Il est solide, posé, aimant et doux. Mais aussi blessé et meurtrit par un passé douloureux, notamment un séjour au pénitencier où il a vécu et vu des choses affreuses sur lesquelles il ne parvient à mettre de mots.
La grand mère, sorcière chaman guérisseuse, est alitée, rongée de toutes parts par le cancer. Elle tente encore parfois de guider les siens, mais elle cherche au fond à mourir comme il faut. Continuer la lecture

Jeu blanc, Richard Wagamese

jeu blanc wagamese zoe

Le Canada des années 60-70.
Saul Indian Horse vit avec sa famille, dans les traditions indiennes, leur monde se rétrécit de plus en plus avec l’invasion des blancs. Enfant, Saul, ne comprend pas tout, aux disparitions de son peuple, de son frère et sa sœur. Il comprend mieux sa grand-mère, ses traditions ojibwés, ses rites, sa proximité avec la nature, ses vieilles histoires.
Mais un jour, Saul n’a plus rien et se retrouve dans un internat chrétien. Maltraitance et racisme sont le lot quotidien des enfants, desquels on essaye d’effacer toute indianité. Seule lumière pour Saul : le hockey sur glace.
Ce sport va l’aider à échapper à l’internat, à retrouver une famille, à s’épanouir, mais aussi à affronter avec de plus en plus de colère le racisme, l’injustice, la violence.
Car, malgré tout, le hockey est un « jeu blanc ».

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