À Breathed, ville d’Ohio, dans les années 80, un procureur, Auoptsy Bliss, qui est un homme bon, juste, un peu rêveur, exerce son métier avec droiture. Il se pense comme un filtre pouvant freiner, voir arrêter le Mal. Seulement.. l’humain est toujours plein de ressources lorsqu’il s’agit d’être mauvais, et Autopsy se retrouve marqué par certaines affaires. À tel point qu’il à les appréhender personnellement, pour pouvoir mieux les comprendre et lutter contre.
Jusqu’au jour où il décide d’inviter le diable.
Lorsque celui-ci se présente à Breathed, c’est sous les traits d’un jeune garçon noir de 13 ans.
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Grande couronne, Salomé Kiner
A travers ce roman, nous suivons une adolescente vivant en grande banlieue parisienne, dans une famille modeste classique. Seulement la jeune fille rêve de Paris, d’ailleurs, de pouvoir s’acheter les vêtements à la mode…
Entre ses envies de paraître, son impression de ne pas être à sa place, et sa famille qui se délite, elle va prendre des décisions qui vont la plonger brutalement dans le côté obscur des adultes.
C’est cash et cru, choquant mais reflète la réalité de cette adolescente, d’un jeunesse soumise aux diktats de la mode, au consumérisme de notre société.
La jeune fille sera pratiquement livrée à elle-même lorsque son père quittera le foyer, voyant sa mère sombrer dans la dépression.
Oscillant entre le bien et le mal, les responsabilités trop précoces à prendre, des fantasmes qui ne seront pas assouvis, sans filtre l’auteur dresse un tableau de cette jeunesse en péril rythmé par le son et la mode des années 90.
Un roman social d’une grande force, une quête identitaire coup de poing.
Editions Christian Bourgois (Août 2021)
Salomé Kiner est née en 1986 dans le Val-d’Oise.
Journaliste, elle vit et travaille en Suisse. Grande Couronne est son premier roman.
La petite dernière, Fatima Daas
Autofiction, Fatima est française d’origine algérienne, issue d’une
famille musulmane pratiquante, atteinte d’un asthme sévère qui l’amène
parfois à l’hôpital, lesbienne, petite dernière d’une sororité.
L’enfant
non désirée, la fille qui aurait dû/pû être un garçon, en conflit entre
sa croyance et ses désirs, entre les codes et ses envies.
Fatima Daas a un style très beau, qui porte le sens de son livre. Une quête identitaire d’une femme qui ne trouve pas sa place, qui la cherche. Dans la solitude et la peur d’en sortir, la peur de se dévoiler, de se fragiliser.
Continuer la lectureLe sel de tes yeux, Fanny Chiarello
Sarah est une adolescente vivant dans une petite ville du bassin minier. Elle est solitaire, elle fait beaucoup de course à pied, elle aime les filles. Elle se cache.
Parce qu’on ne peut pas être lesbienne dans son petit univers. Parce qu’on ne peut pas être différente.
Sa mère traque les signes, les traces, et les détruits, humiliant son enfant, l’enfermant, la regardant comme une dépravée.
Son père, image absente et invisible, l’homme de maison qui ne dit jamais rien et regarde sa télé.
Sa sœur qui est « normale » avec son petit copain et son avenir tout tracé.
Sarah n’a pas grand chose qui la sauve de la chute : la course, la musique, son amie Jasmine, plus âgée, comme une grande sœur réconfortante, la relation ambiguë et à distance avec Rose. Et elle se met à écrire. Mais tout doit être tenu absolument secret. Et quand des choses lui échappent, c’est la violence qu’elle subit. Continuer la lecture
Éden, Monica Sabolo
Un coin perdu, pauvre, une réserve. On ne sait pas où. On sait l’isolement, le huis clos d’une petite ville, les rumeurs qui vont avec, les regards en biais.
Il y a la forêt, immense et belle, encore imprégnée de mystère, de sombre, de magie.
Il y a les blancs et leur machines à déforestation acharnée.
Il y a le lycée.
Il y a la grosse autoroute qui traverse la ville.
Il y a le Hollywood, le bar où les ouvriers viennent boire plus qu’il ne faut.
Et Nita.
Qui s’ennuie un peu. Qui rêve de la prendre cette autoroute. Qui a sa vie monocorde.
Puis débarque Lucy. Avec son père, ils emménagent dans l’ancienne caserne de pompiers. Ils viennent de la ville.
Lucy est solitaire. Elle ne parle à personne, et personne ne lui parle vraiment. Ni les blancs ni les indigènes.
Lucy est double. Elle a toujours dans son sac une tenue de rechange, une jupe très courte, un tee shirt moulant, du maquillage. Loin du regard de son père, elle se métamorphose. Et elles parlent aux hommes. Ou les hommes lui parlent. En tout cas… très vite sa réputation est faite.
Mais Nita est aimantée, intriguée.
Parfois Lucy va dans la forêt. Un jour elle l’y entraîne et lui montre d’étranges symboles suspendus dans les arbres. Nita ne comprend rien. Lucy retourne à sa solitude.
Puis… des hommes, blancs, se font agresser par une immense, poilue, puissante, bestiole. Comme un être de la forêt, il déchiquète et disparaît dans l’obscurité.
Puis… un jour Lucy disparaît. Panique.
(Il arrive que ce soit des indigènes qui disparaissent, mais ça, tout le monde s’en fout.)
Une blanche. Il faut la retrouver.
Retrouvée. Violée. Muette.
On accuse l’indien. Continuer la lecture