Le roman démarre avec une jeune femme en fuite, à une époque lointaine qui ne sera définie qu’au fil des pages. Tout comme cette jeune femme, qu’au début l’on devine plus qu’on ne connaît. Elle fuit, un hiver, dans la forêt. Elle fuit un royaume, elle fuit une famille où elle était servante, nourrisse, elle fuit la famine, la maltraitance. Elle fuit un monde qu’elle a presque toujours connu et où elle n’avait pas d’identité.
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Et ce champ devint le monde, Dola De Jong
À Tanger, en pleine seconde guerre mondiale, un couple de Hollandais réfugiés, tentent de survivre. En chemin, ils ont recueilli, à travers l’Europe, des enfants réfugiés de différents pays, de 16ans à tout petits. Ils se retrouvent tous ensemble, famille hétéroclite : hollandais, français, allemands, hongrois…
Vivant dans une pauvreté totale, essayant de cultiver un champ sous une canicule accablante, petit à petit les enfants vont tenter de survivre par eux-mêmes, d’astuces et de rencontres.
On m’appelle Demon Copperhead, Barbara Kingsolver
Barbara Kingsolver s’est inspirée du David Copperfield de Dickens, l’idée lui étant venue à la visite de la maison dans laquelle il l’a écrit.
Dans ce nouveau livre, elle décrit la misère de l’Amérique faite de violence et d’inégalités sociales, comme les enfants placés dans des familles d’accueil véreuses et méchantes, le tout agrémenté de pharmacie-party le week-end puis de la crise des opioïdes comme l’oxycontin broyé, sniffé ou encore injecté… On est loin de l’Eldorado américain, de l’âge d’or de cette Amérique des Appalaches que l’autrice connaît bien.
La Fureur de vivre, Lauren Hough
La vie de Lauren Hough ressemble à un roman. Un roman où l’anti-héroïne vit des situations intenses, rocambolesques, tragiques, et pose un regard acide sur notre société. Et Lauren Hough a eu la très bonne idée de l’écrire, cette vie.
Jusqu’à l’adolescence, Lauren avec ses parents, son frère et ses sœurs, vivent dans une des sectes les plus célèbres des Etats-Unis : Les Enfants de Dieu. A quinze ans, elle en sort mais comprend mal les codes sociaux, n’a pas la même culture que les autres. Elle cache son passé, de honte. Et cache aussi son homosexualité.
Jours de sable, Aimée de Jongh
John Clark, jeune photo-journaliste décroche son premier gros contrat : aller prendre des clichés des habitants, de leurs maisons, des paysages, du Dust Bowl.
Dust Bowl, région entre l’Oklahoma, le Kansas et le Texas, soumise à de terribles tempêtes de poussière, qui recouvrent tout, empêchent la culture des terres, atteignent les poumons des gens, poussent les populations à déserter ces dunes mortifères.
Jours de sable est vraiment une très belle bd et au scénario très bien mené.
Aucun moment d’ennui, l’histoire monte petit à petit en détails et cheminements. Le personnage, ce photo-reporter, passera de l’œil extérieur, témoin, à celui qui s’implique, discute, trouve l’humain.
Intéressantes réflexions sur la manipulation des images, sur le pouvoir de celles-ci. Sur le hors cadre.
Et sur l’implication du photographe par rapport à son sujet.