Qui sont ces funambules, les héros du roman de Mohammed Aissaoui ?
Le narrateur a quitté son pays natal à neuf ans, avec sa mère analphabète, qui a rêvé d’un avenir meilleur pour son enfant. « Ne pas écrire. Ne pas savoir écrire. Est-ce que quelqu’un sait à quel point ne pas savoir écrire est une souffrance ? »En France, il va être sauvé par le chemin de la littérature car il devient biographe des démunis :
« J’exerce le métier de biographe pour anonymes. Je raconte les vies de ceux qui veulent laisser une trace, même dérisoire. J’écris pour ceux qui ne trouvent pas les mots. Ceux qui pensent utile de narrer leur histoire afin qu’un membre de leur famille éclatée puisse la découvrir un jour. À chaque fois, j’ai l’impression de rédiger des messages dans des bouteilles jetées à la mer ; je sais que ceux à qui s’adressent ces livres les ouvrent à peine, quand ils ne les oublient pas dans un carton. À force, j’ai compris : on écrit pour soi. »