Crève, mon amour, Ariana Harwicz

creve mon amour harwiczQuelque part, à la campagne, une jolie maison qui mérite quelques travaux. Un homme et une femme, mariés. Un bébé. C’est l’été, l’homme joue avec son fils dans la piscine en plastique installée dans le jardin. La femme est postée, à l’ombre, et imagine que la chaleur caniculaire, dans sa main, se transforme en couteau. Mais elle se lève, et va juste étendre le linge.

Ariana Harwicz signe un roman sans fard sur une femme qui lutte contre l’ennui, les nuits d’insomnie, l’emprisonnement, le carcan d’une vie, et les pulsions violentes qui l’envahissent, fissurent son enveloppe de femme, d’épouse et de mère.

Un monologue entre poésie, folie, détresse et violence, qui dénonce l’enfermement des femmes dans des modèles imposés par un monde patriarcal aveugle, sourd et égoïste. Continuer la lecture

Kim Jiyoung née en 1982, Cho Nam Joo

Vivre le quotidien depuis sa naissance d’une jeune coréenne née dans les années 80 à nos jours est le sujet central de ce roman. En effet, la condition féminine est sans cesse remise en question. L’avenir au féminin tente de faire sa révolution grâce à l’éducation des hommes.

Kim Jiyoung est la voie de toutes ces femmes coincées entre le rôle de mère et l’envie d’être l’égale de l’homme. Un livre sur la société coréenne au machisme ordinaire où la femme est instrumentalisée. L’héroïne s’insurge contre le patriarcat et en veut à la société toute entière. Et si on inversait les rôles, jugerions-nous les hommes de la même façon ?

Edition Nil 

Cho Nam-joo est née en 1978 en Corée du Sud. Scénariste pour la télévision, elle publie en 2016 son premier roman, Kim Jiyoung, née en 1982. Dès sa sortie, le roman crée la polémique. C’est l’un des rares livres à avoir dépassé plusieurs millions d’exemplaires en Corée.

Les testaments, Margaret Atwood

les testaments atwood robert laffont booker prizeSuite de La Servante Écarlate (publié en 1985). Alors que ce premier opus était raconté de l’intérieur de la société totalitaire Galaad, à travers les confessions d’une Servante (un témoignage qui faisait ressentir toute l’oppression, la déshumanisation, la souffrance), Margaret Atwood fait basculer les points de vue et l’atmosphère dans Les Testaments. Ici, trois témoignages retrouvés, des « testaments », traces d’un régime qui s’effrite, se nécrose de l’intérieur.
Tante Lydia, la vieille et indétrônable Tante de Galaad. Femme de pouvoir, femme qui a aidé à la mise en place de ce système. Qui forme les autres Tantes, les Servantes et les futures Épouses. Ses confessions, écrites en secret, planquées dans un ouvrage de sa bibliothèque personnelle, dévoilent les travers d’un système basé sur la duplicité, le mensonge, la suprématie perverse et malsaine des hommes.
Agnes Jemima, une jeune fille de Galaad, qui n’a connu que ce pays, que ses règles. De bonne famille, mais qui découvre petit à petit tous les défauts et les secrets de son gouvernement, a du mal à accepter le rôle qu’on lui attribue.
Daisy, la jeune canadienne, qui du jour au lendemain va avoir sa vie bouleversée. Ses parents assassinés, résistants contre Galaad, elle, enfant, réfugiée qui se retrouve à ne plus savoir qui elle est, et découvrir son passé tout en prenant place dans la résistance. Continuer la lecture

La femme mystifiée, Betty Friedan

la femme mystifiée betty friedan yvette roudy belfond

(Vendredi 8 mars 2019, 17h30 : Soirée de lancement, animée par Caroline Ast, directrice éditoriale du domaine étranger des éditions Belfond)

Livre traduit et préfacé par Yvette Roudy (ministre des droits de la femme de 1981 à 1986)
Première parution en 1963.

Par ce livre-enquête, Betty Friedan a dénoncé le système sociétal, qui par l’enseignement, la publicité, les magasines féminins et les psychologues freudiens, ont cantonné la femme à son rôle d’épouse, de mère de famille et de ménagère. Continuer la lecture

L’hiver du mécontentement, Thomas B. Reverdy

hiver du mécontement reverdy flammarion avis critique chronique dédicace signature rencontre[Rencontre le samedi 24 novembre 2018, 16h]

Prix Interallié 2018.

Londres, 1978-1979.
Des manifestations, des grèves, la ville ralentit, puis est paralysée. En plein hiver. Les poubelles s’entassent dans les rues, les problèmes de transport provoquent de tels retards que les londoniens ne travaillent plus que quelques heures par jour. Tout le monde finit par prendre un nouveau rythme. Tout le monde attend que quelque chose change, que quelque chose se passe.

Londres, hiver 1978-1979, punk rock, rage de vivre, envie de bouleversement.
Sid Vicious assassine Nancy Spungen, à sa sortie de prison il se suicide d’une overdose. Les Sex Pistols disparaissent, The Clash sont là. Et Joy Division. Moins violents, mais pas moins sombres.
Londres se meurt, se révolte, sent la rage de vivre et les poignets liés dans une société où il n’y a pas d’avenir. No Future. Continuer la lecture