Le roman démarre avec une jeune femme en fuite, à une époque lointaine qui ne sera définie qu’au fil des pages. Tout comme cette jeune femme, qu’au début l’on devine plus qu’on ne connaît. Elle fuit, un hiver, dans la forêt. Elle fuit un royaume, elle fuit une famille où elle était servante, nourrisse, elle fuit la famine, la maltraitance. Elle fuit un monde qu’elle a presque toujours connu et où elle n’avait pas d’identité.
Dans la banlieue de Boston et Brooklyn, la famille Greenspan vit paisiblement : la mère Deb ex-danseuse et engagée dans une association de réfugiés, Scott le père médecin, la fille Maya, jeune assistante éditoriale à Manhattan, le fils Gideon étudiant à Columbia en médecine suit la voie de son père. On s’ennuierait presque.
La vie de Lauren Hough ressemble à un roman. Un roman où l’anti-héroïne vit des situations intenses, rocambolesques, tragiques, et pose un regard acide sur notre société. Et Lauren Hough a eu la très bonne idée de l’écrire, cette vie. Jusqu’à l’adolescence, Lauren avec ses parents, son frère et ses sœurs, vivent dans une des sectes les plus célèbres des Etats-Unis : Les Enfants de Dieu. A quinze ans, elle en sort mais comprend mal les codes sociaux, n’a pas la même culture que les autres. Elle cache son passé, de honte. Et cache aussi son homosexualité.
Pour son second roman, deux ans après « L’Unique goutte de sang », Arnaud Rozan poursuit ses recherches sur l’histoire des noirs américains. Il présente et explore les maisons blanches de l’histoire, du Ghana à Pennsylvania Avenue, en passant le Marais de Fort Prinzensyein, ou encore Willard Hotel à deux pas de la maison blanche où Martin Luther King a écrit son discours.