Montana.
Petite ville de Great Falls.
Lucy est frondeuse, avec un franc-parler plein d’humour, courageuse et bien plantée dans ses baskets. Elle a 14 ans. Elle idolâtre son père, bucheron et absent les 9/10ème du temps. Elle aime sa mère, comme une camarade, une colloc, comme une compagne de galère, dans l’attente du père et du mari. Elle passe son temps avec son seul ami, Kenny, le gringalet avec qui elle fait des figures de la mort sur la « cage à lapin » du square.
Sa vie roule, cahote un petit peu, mais avance. Continuer la lecture
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Twisted Tree, Kent Meyers
Dès les premières pages de ce livre, le lecteur est happé par le style de Kent Meyers : Regard subjectif d’un tueur pervers. Dans sa tête. Sa vision. Sa chasse. Pas à pas. Collé à ses pensées glauques, froides comme ce froid qui brûle. Immédiatement c’était sombre, sec, brute, et sans concession gentillette pour humaniser le Monstre.
Le style de Kent Meyers est comme une poignée de terre qu’il te jetterait au visage. T’en as plein les yeux, plein la bouche. Ça picote la rétine et ça envahit le palais. C’est dérangeant d’être ainsi plongée dans une atmosphère pesante et perturbante, et le plaisir de dévorer les lignes, comme si on en redemandait, comme si on était affamé de sensations. Continuer la lecture
Le Nom des étoiles, Pete Fromm
Pete Fromm, le ranger aventurier, amoureux de la Nature, des grands espaces et de la pêche, vit à Great Falls. Ville tranquille du Montana, compromis entre la civilisation et la nature sauvage. Compromis fait pour sa femme et ses deux fils. Un certain équilibre. Et voilà qu’on lui propose de s’installer un mois au fin fond du Montana, au cœur du parc national Bob Marshall Wilderness. Hésitations, questionnements, le pour le contre. Pete finit par y aller. Laissant derrière lui ses deux jeunes garçons et sa femme. « Parce c’est toi » lui dit-elle. Mais est-ce toujours lui ? Est-il toujours l’homme des grands espaces, vivant chichement, dans des conditions précaires, et seul ? Continuer la lecture
La femme qui avait perdu son âme, Bob Shacochis
Une femme est assassinée. Une femme qui se révélera mystérieuse, aux multiples identités. Aux multiples personnalités. Ce livre s’ouvre sur une enquête autour d’elle et de sa mort, pour nous plonger progressivement dans une histoire d’une ampleur à la fois politique, sociale, familiale et historique.
Ce livre est un monument. 800 pages d’aventures, de suspens, de secrets de famille, d’espions, de terrorisme, d’amour, de vengeance. De la Croatie aux États-Unis, en passant par Istanbul et Haïti, Bob Shacochis un thriller politique palpitant. On ne lâche jamais sa multitude de personnages, qui se croisent et se font écho. Les fils se démêlent les uns après les autres, dévoilant toute la trame de cette épopée vengeresse, et laisse soufflé par le talent de l’auteur à tenir, tout le temps, son lecteur. On est jamais perdu.
A travers ce roman, c’est tout un pan de notre histoire qui transparaît. Et surgissent le questionnement sur la violence, l’individualité dans la collectivité, le pouvoir de certains hommes, la manipulation des médias et des informations, les rouages d’une politique pleine d’aspérités. Tout ça, sans que Shacochis ne fasse de son livre un pamphlet indigeste. Bien au contraire, il parvient, avant tout, à en faire un livre terriblement humain.
Absolument Génial.
Jours tranquilles, brèves rencontres, Eve Babitz
Eve nous conte Los Angeles. Certes il nous a déjà été conté des centaines de fois, et on y retrouvera ce qu’on y connaît : le reflet de ce monde où les lignes de cocaïne s’alignent, les soirées s’enchaînent, le soleil cogne et assèche des corps rompus par le faste. On croise des acteurs, de la jet-set pleine d’excentricité. Eve nous entraîne dans des restaurants incroyables, dans des bars fantastiques, dans des maisons somptueuses.
Jours tranquilles, brèves rencontres est le chant d’une sirène qui attire son lecteur dans la torpeur des journées chaudes, où les corps s’alanguissent et se laissent séduire. Continuer la lecture