Péquenaude, Juliette Rousseau

Juliette Rousseau raconte son retour à la terre, dans cette ruralité où l’homme occupe une place bancal, où la femme peine à faire la sienne. De là, l’autrice interroge ce que signifie venir de cette terre, d’abord l’image que l’on impose, le mépris intégré. Être la plouc, la péquenaude qui vient d’un « trou du cul » anonyme, incertain, indéfini. Juliette Rousseau va redonner une surface, un relief, une identité à ce coin de campagne inconsidéré.
Entre l’essai sociologique, l’autobiographie,  l’autrice use d’une langue poétique d’une grande finesse, où se matérialise le lien entre écriture et culture (culture des mots, culture de la terre).

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Au point du jour, Aurélie Jeannin

Florence quitte tout du jour au lendemain, elle fourre un léger sac dans une vieille bagnole et elle trace la route… 100km et la voiture tombe en panne.
Sac au dos, elle marche, elle parcourt on ne sait quelle distance, on ne sait ce qu’elle vivre et traverser, juste qu’elle marche et survit comme elle peut, selon les rencontres et les opportunités.
Jusqu’au jour où elle s’arrête dans un troquet, se fait agresser verbalement par un type qu’elle remet à sa place, avant de sortir bouillonnante de colère. Suivie par un homme qui va lui inspirer confiance au point de le suivre jusque chez lui et d’accepter de loger dans la caravane du fond de jardin contre de menus travaux.

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Né d’aucune femme, Franck Bouysse

ne d'aucune femmeLe livre commence avec Gabriel, le curé de campagne en route pour bénir le corps d’une femme dans un asile. Quelques jours avant, au confessionnal, une autre femme lui a dit de regarder sous les jambes de la morte, et de récupérer les carnets. Gabriel découvre les carnets. Le médecin au comportement suspect.
Gabriel, sitôt rentré, ouvre le premier carnet et découvre l’histoire de Rose.
Dès les premières scènes, Rose est vendue par son père, contre une maigre bourse de pièces, au propriétaire d’une forge.
Elle arrive sur la propriété. L’homme vit avec sa vieille mère, et son épouse alitée, à la porte de la chambre close et interdite d’accès.
Le palefrenier dit à Rose de s’enfuir, vite et loin.
Elle reste.
L’ambiance est posée dès les premières lignes, parce que Franck Bouysse a une écriture qui râpe, qui accroche, qui va droit au but. Des mots simples avec beaucoup de puissance.
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