Les oiseaux du temps, Amal El-Mohtar & Max Gladstone

Un champ de bataille jonché de cadavres, Rouge savoure sa victoire. Jusqu’à ce qu’elle tombe sur une lettre d’une autre combattante, Bleu.
Au sein d’une guerre corporelle où elles luttent en ennemies, voyageant d’une époque à l’autre pour forcer le destin à faire gagner leur camp, elles vont se laisser des lettres, une correspondance qui deviendra de plus en plus intime, troublante, importante. 

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La vallée des fleurs, Niviaq Korneliussen

Après la claque Homo Sapienne, premier roman vif, tranchant, contemporain, j’attendais un nouvel ouvrage de Korneliussen avec impatience.
Et voilà qu’enfin arrive La vallée des fleurs.

La narratrice est une jeune femme intelligente, inuite, qui vit au jour le jour sa vie et son histoire amoureuse avec Maliina. Acceptée à l’université au Danemark, elle est à la fois ravie d’échapper au cocon familial très protecteur et inquiète à l’idée de laisser sa petite amie au Groenland.

En quelques allers-retours entre le Groenland et le Danemark, l’autrice tisse un récit introspectif, où les sentiments ont une place prédominante. Confrontée à la solitude, l’angoisse de la narratrice gagne de plus en plus de terrain. 

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Malgré tout, Jordi Lafebre

Zeno et Ana, soixantaine d’années, se retrouvent sur les quais, sous la pluie.
Tout démarre avec ce dialogue, Ana qui demande à Zeno : tu m’attends depuis longtemps ? Lui qui répond : 37 ans.
On comprend qu’elle est maire, tout juste à la retraite, mariée, qu’il est libraire, fantasque, et qu’il vend son commerce. Et qu’enfin, ils vont s’embrasser, et qu’il et elle sont à un tournant de leur existence.

Les chapitres vont s’écouler à rebours. Nous allons découvrir des moments clés de leur vie, séparée, à distance, faite d’absence, de silence, de lettres, d’appels téléphonique, le tout comme en marge de leur quotidien, comme une amarre au loin.

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Bruges-la-morte, George Rodenbach

bruges la morte rodenbachPour se replonger avec plaisir dans les classiques de la littérature ; et pour voyager grâce au pouvoir merveilleux des livres, de ce livre en particulier, dont le personnage principale n’est autre qu’une Ville.

Chef-d’oeuvre du symbolisme, Bruges-la-Morte raconte l’histoire d’un veuf, Hughes Viane, qui choisit délibérément Bruges pour faire son deuil. Il y mène une vie calme, coulant doucement, morose et grise de tristesse, cultivant sa douleur, jusqu’à sa bouleversante rencontre avec une jeune actrice qui ressemble presque trait pour trait à son épouse défunte. Mais la Ville accepte difficilement d’être le cadre d’une histoire si sulfureuse. Ou alors est-ce lui qui ne le ou ne la supporte pas ?
Dans ce récit très court, dont l’intrigue ne peut être plus simple, l’auteur belge arrive à dérouter complètement le lecteur, lui offrant une pluralité d’interprétations et continuant ainsi d’assurer à son ouvrage le statut de chef-d’oeuvre.
(1ère édition : 1892)

 

La bâtarde, Violette Leduc

la batarde violette leduc

Violette découvre Paris, les éditeurs, les écrivains, se passionnent pour eux, pour leur intelligence, leurs livres, elle se sentira toujours en-dessous, moins bien, moins douée, leur ombre en quelque sorte.
Elle viendra à l’écriture un peu par hasard, par le journalisme, puis poussée par Maurice Sachs.Elle sera toujours une femme indépendante, même mariée, même rampante pour récolter un brin d’affection, elle est forte, même pleurant sur l’abandon elle serre les poings. Elle écoute sa douleur pour la dompter, elle s’en délecte, comme elle goûterait toutes les saveurs d’un plat avant de le cuisiner : pour en faire un repas qu’elle pourra dévorer. Pour pouvoir créer.

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