Jodi sort de prison. Elle a 35 ans, en a passé 18 enfermée. Pour meurtre. À 17 ans, elle a assassiné Paula, son premier amour, avec qui elle s’était enfuie sur les routes.
Jodi a deux buts : retrouver le petit frère de Paula, le sauver des griffes de son père, et retourner vivre dans le seul lieu où elle a été heureuse et elle-même : la vieille bicoque dans les Appalaches de sa grand-mère décédée.
Mais Jodi rencontre Miranda. Jeune femme droguée, en pleine séparation avec son mari star descendante de musique, et qui cherche à récupérer ses trois fils.
Miranda est magnifique, magnétique, paumée, en demande d’amour, de protection. Et Jodi, tout ce qu’elle a toujours voulu c’est qu’on l’aime, et qu’on ai besoin d’elle. Alors… les deux là, ça colle. Elles mettent leurs objectifs en commun, et prennent la route ensemble.
Mesha Maren décrit des êtres ballottés dans une société dont ils ne parviennent pas à respecter les codes. Des êtres impatients, qui ont soif de liberté, et d’un coin à eux. Des êtres qui rêvent d’un nouveau départ, d’une seconde chance… Mais le monde n’oublie jamais d’où elles viennent, qui elles sont, et les erreurs se répètent, les obstacles s’empilent. Les dangers se resserrent.
Une écriture flamboyante, très sensuelle, vivante, des respirations retenues, la peur poisseuse, la folie électrique. Les corps se serrent, se courent après, se battent.
L’autrice a une langue bien particulière, très attachée aux sensations, l’épiderme à fleur de peau, qui rend l’univers extrêmement palpable.
Un très beau premier roman.
(Ed. Gallmeister, 2020)
Traduit par Juliane Nivelt