L’Angleterre est en crise, économique et gouvernementale. Réduite au rang de colonie, son peuple est affamé et opprimé.
Un régime totalitaire sévère qui oblige les gens à partager des appartements, à faire des boulots épuisants et mal payés, à se nourrir de conserves, à se rationner.
Un pays qui contrôle les naissances, force les femmes à porter des stérilets et donne des autorisations pour avoir un enfant.
Dans cette histoire, nous suivrons la narratrice, qui refuse cette vie. Son couple d’apparat, les restrictions et la faim, qu’elle fuit pour rejoindre une communauté de femmes libres et autonomes cachée dans les montagnes.
Cette dystopie est écrite brillamment, évidemment on pense à La servante écarlate mais également à l’énergie boostée d’utopie de Tom Robbins : ces femmes, solidaires, en lien direct avec la nature, se nourrissant de leurs récoltes, prenant soin de leurs animaux, réglant leurs problèmes franchement quand il y en a. Ces femmes directes, brutales parfois, mais se soutenant les unes les autres. C’est un rêve, un nouveau monde possible.
On va suivre donc celle qui va renoncer à son prénom pour se nommer Sœur. Avec elle, on va découvrir les fabuleux paysages d’Angleterre, l’atmosphère rude mais belle imposée par les cycles de la nature. Et à quel prix la liberté se paye, parfois.
Dans un récit fait d’ellipses (il serait construit à partir d’archives retrouvées, éparses), Sarah Hall met en avant l’espoir, la solidarité, la force féminine, et la nature.
Éditions Rivages (mai 2021)
Traduction : Éric Chedaille
Sarah Hall, née en 1974 à Carlisle en Cumbria (Angleterre), est une écrivaine britannique. Elle vit en Caroline du Nord.
Sœurs de guerre est son cinquième roman.