Précédent Love me tender, Constance Debré raconte dans Play Boy son quotidien, cette transition de l’avocate aux cheveux longs, hétéro, mère et épouse, à l’écrivaine, lesbienne, cheveux courts, tatouage, et comme célibataire.
Une écriture directe, pour dire les choses avec simplicité, avec une certaine froideur aussi. L’impression que Constance Debré se détache d’elle-même, des émotions, de ses obligations de travail, se libère d’un carcan dans lequel elle ne pouvait plus être elle-même.
Elle raconte l’ennui tranquille de la routine qui s’était installé entre elle et son mari Laurent. Quelque chose de confortable, de rassurant. Qui a été bousculé, légèrement, lorsque son mari l’a trompée. Puis à l’arrivée de l’enfant, petit à petit les choses se sont déplacées.
Constance Debré n’explique pas complètement les choses, elle les dit, les annonce, en assume les conséquences. Le regard qu’elle a sur elle-même, sur les relations avec les femmes, la découverte de cette autre façon d’aimer, dans le corps, les émotions, le rapport de force.
Quand Constance raconte sa famille, on découvrira aussi le monde bourgeois gangrené par l’alcool et la drogue. Des parents absents, ailleurs, que l’enfant se retrouve à devoir aider, où les rôles sont inversés.
Un livre qui pourra déstabiliser par son style, succinct, laconique, et brut. Un livre qui dit des choses sur la complexité d’être soi, de se savoir, de s’écouter, d’accepter toutes ses casseroles et d’avancer avec, bruyamment parfois, mais d’avancer.
Un livre où tout n’est pas dit, pour aller à l’essentiel, où le lecteur/lectrice pourra se faire sa place, se questionner, ou juste accepter de ne pas tout savoir.
Editions Stock (janvier 2018)
Editions 10/18 (janvier 2020)