Meg vit dans un quartier résidentiel cossu, et calme. Elle y mène une vie tranquille avec mari et enfant. Trop tranquille peut-être… une vie où l’ennui peut rapidement prendre trop de place… surtout quand, la nuit, un cri de femme se fait entendre. Un cri comme un hurlement à la lune. Comme une angoisse au cœur de la perfection.
Meg va, en quelque sorte, enquêter sur son quartier…
Partant du personnage de Meg, Nos vendredis va rapidement prendre la forme d’un roman choral, où chaque habitant et habitante du quartier va avoir droit à la parole. Au fil des pages nous découvrons les existences de ces personnes qui vivent les unes à côté des autres, qui se sourient de loin, ont des rapports de bons voisinages, parfois sont amies. Petit à petit, l’autrice, comme épluchant un oignon va révéler les intériorités de chacune, leurs psychologies faites de concessions, de frustrations, de passions, de secrets, de traumatismes.
Rappelant des univers comme ceux de Laura Kasischke, la façon de creuser dans la psychologie féminine de Virginia Woolf, Nos vendredis est un roman sur ces quotidiens plein de failles sous un apparat lisse. Les personnages vont se croiser, les histoires résonner les unes par rapport aux autres, parfois se mêler, dans une construction impeccable où les mystères gardent notre attention tout le long, à sentir poindre sous les phrases les secrets enfouis, qui vont se révéler au fur et à mesure de la lecture.
Un excellent livre.
Editions Les impressions nouvelles (août 2024)
Écrivant depuis l’enfance, Nathalie Marquès, biologiste, signe ici son premier roman. Elle a vécu plusieurs années à l’étranger, s’occupant de ses enfants à temps plein. Amoureuse de la nature, passionnée de littérature, de théâtre et de photographie, nouant facilement le contact et émerveillée par les petites choses du quotidien, elle fait d’une simple excursion en train, une aventure inoubliable qu’elle s’empresse de coucher sur le papier. En plus d’écrire, elle enseigne les Sciences et surtout, la passion de tout, à des élèves en dernières années de secondaire.