New York, années 80. Au cœur du monde des artistes.
Molly Prentiss fait revivre cette scène artistique, entre squats où l’on croise Basquiat, Haring et Wharol, incroyables appartements, pauvreté, saleté et brutalité urbaine.
Pour aborder cet univers, l’auteur met en scène trois personnages : Lucy, fraîchement débarquée de l’Idaho, rêvant de rencontrer des gens créatifs, célèbres, glamours et riches. Raul, peintre argentin installé aux États-Unis pour fuir la dictature et la pauvreté dans son pays, l’artiste torturé et talentueux. James, critique d’art atteint de synesthésie (quand il regarde une toile, il sent simultanément une odeur, il entend une musique. Il associe les personnes à des couleurs.) et collectionneur d’œuvres.
Molly Prentiss a une écriture à l’image de ses personnages, pleine d’images colorées, enveloppées d’une sensualité qui rend les lieux et les gens presque palpables. Le lecteur est littéralement plongé dans son monde, à sentir les odeurs, voir les couleurs, entendre les voix. Une façon d’écrire qui colle complètement à son sujet.
Un roman centré sur ses personnages, dont on sent toute l’affection que leur porte leur auteur, sur ce qui les rend lumineux et dévoile leur côté obscur, sur leur assurance et leurs doutes. Mais New York, Esquisses Nocturnes nous parle aussi de ce monde de l’art, cruel et assoiffé, affamé, où les artistes sont adulés puis abandonnés, où l’argent dicte ses lois, où le Rêve Américain peut soulever des montagnes ou ensevelir des existences.
Calmann-lévy (17.08.2016)