« Notre mère est décédée, commence-t-il. Certains d’entre nous l’aimaient bien et d’autres non. Certains l’aimaient profondément et d’autres la détestaient. On n’a jamais été d’accord sur la question et on ne le sera jamais. En revanche, ce sur quoi nous devons nous mettre d’accord, c’est ce que nous allons faire d’elle. Allons nous la manger ou l’enterrer ? » Bienvenue chez les Cannibalo-américains, des cannibales de Brooklyn ! L’histoire complètement barrée de la famille Seltzer.
Mudd est mère de famille, à la tête d’une tribu de treize garçons prénommés Premier, Deuxième… jusqu’au jumeaux Onzième et Douzième, et d’une fille appelée Zéro car elle ne sert à rien. Hélas, Mudd décède d’une crise cardiaque à la suite d’un régime abusif de Whoopers. Et chez les cannibalo-américains, la coutume veut que les enfants dégustent le corps de leur mère au cours d’un repas.
« Certains d’entre vous souhaitent la manger pour des raisons culturelles. D’autres pour des raisons d’héritage – cette maison vaut une petite fortune. Certains d’entre vous détestent Mudd au point de ne pas vouloir la manger du tout. Amour, haine ou argent ça n’a pas d’importance. Tout ce sur quoi nous devons nous mettre d’accord, c’est la suite des opérations et nous devons le faire immédiatement. »
Avec cet humour noir décapant et grotesque, le lecteur découvre que « manger maman » ne sert qu’un seul but : celui de perpétuer la tradition des cannibales du Vieux Pays comme Jack Nicholson ou encore Angelica Huston. Alors c’est parti pour l’opération drainage, purge, répartition et consommation !
Une satyre extrêmement drôle sur les communautés, sous laquelle se dissimule une véritable fable philosophico-politique sur le monde occidental contemporain et ses dérives, mais aussi sur l’héritage que l’on reçoit et que l’on transmet à son tour.