Un monde totalitaire jusqu’au-boutiste où rien ne doit stimuler, d’aucune façon que ce soit, les émotions.
Tout est dans des tons de gris, toute forme d’art est prohibée, chaque relation humaine contrôlée… Un jour, comme un autre, Fausto sans y réfléchir, trace un cercle dans le sable de la plage et s’évanouit. Aussitôt, il est hospitalisé.
Alors qu’il veut à tout prix guérir, Fausto partage sa chambre avec d’autres « malades » : un homme qui en pleine séance de sport s’est soudainement mis à pleurer, et un autre surpris en train de lire par son épouse « attribuée ». Ils discutent entre eux, pour essayer de déterminer ce qui leur arrive, et sont suivis par la doctoresse Anna Cordio qui fait vaciller les émotions de Fausto.
Petit à petit, avançant dans l’histoire et suivant les protagonistes qui rejoignent la rébellion, au fil de la lecture se dévoilent les mécanismes du gouvernement de DF, cet état fermé ultra contrôlé.
D’une trame dystopique assez classique, Giulio Cavalli happe par son style d’un bloc, où dialogues, descriptions et réflexions s’enchaînent dans un tout, comme ce monde uniforme où ils existent. On sent l’enfermement angoissant que subissent les habitants reprenant conscience de leur condition, et la folie mégalomaniaque des gouvernants.
Usant également d’un humour parfois corrosif, Giulio Cavalli signe un roman politique, critique, une fiction parfaitement maîtrisée.
Editions L’Observatoire (août 2023)
Traduit de l’italien par Lise Caillat
Né à Milan en 1977, écrivain, journaliste et dramaturge, Giulio Cavalli vit depuis 2007 sous protection policière pour son engagement dans la lutte antimafia. Après À l’autre bout de la mer (Observatoire, 2021), L’Ultime Testament est son deuxième roman publié en France.