Rencontre le 01 mars 2024, à 18h
Le premier roman de Nathalie Hadj est une histoire d’héritage familial, de mémoire sur les origines et ses racines. C’est aussi une histoire de secrets et de silence, enfouis pour éviter de raviver les blessures Ce livre rend hommage à son père Karim l’algérien ou l’indigène de Kabylie, de Tizi Ouzou, et à sa mère, Ana, l’extravagante partie de l’Espagne franquiste à la fin des années 50.
Elle raconte la survie des immigrés pauvres dans une France raciste, où les ratonnades pleuvent, où comme le disait Camus « l’obéissance est la sagesse des pauvres ». Karim a de la chance à ses cotés. Il devient Paul, sur les conseils de Monsieur Jean, ancien déporté qui lui donnera du travail dans la confection, puis sera employé de banque.
Agnostique de surcroît, le militant FLN sera un héros de l’indépendance de l’Algérie le 17 octobre 1961. De la mère gardienne d’immeuble du 11e arrondissement de Paris, et d’un père taiseux, leurs enfants portant une double culture et des prénoms français seront poussés à être éduqués comme modèles d’émancipation et d’indépendance. Ils seront même élevés dans une école catholique au collège Charles Peguy.
Ce livre est le reflet de la société française de la décolonisation et du regard de l’étranger en France. Ce livre pose la question de la nationalité en France, on se sent on légitime et français lorsque nous sommes issus de parents immigrés, alors que le regard de l’autre interroge.
Ce livre est une restitution de l’histoire « avec des mots parce les mots résistent à l’absence et que même quand on ne les prononce pas, leur silence parle ».
Nathalie Hadj raccommode le passé dans des carnets d’histoires de vie.
Editions Mercure de France (janvier 2024)
9ku71t
4zlfn8