Dans les années 80, à Chicago, Yale est un jeune homme plein d’avenir dans une galerie d’art, vit une relation stable avec son petit ami et mène une existence joyeuse et optimiste au sein d’une communauté d’activistes, de journalistes et d’artistes. Mais l’épidémie du sida grandissant, les liens se disloquent, les amis disparaissent, l’avenir n’est plus qu’un flou incertain et ne lui reste bientôt plus que Fiona, la sœur de son défunt meilleur ami Nico…
25 ans plus tard, Fiona est à la recherche de sa fille, disparue quelques années plus tôt après s’être échappée d’une secte dans laquelle l’avait entrainée son petit ami. S’envolant pour Paris sur ses traces, Fiona rencontre son passé et va se confronter à son corps défendant avec l’époque où son univers s’est effondré.
A partir d’un sujet dont on ne parlera jamais assez, Rebecca Makkai explore la faculté des traumatismes à arrêter le temps, sublimant les personnes aimées et la joie d’un passé révolu que le présent ne saurait effacer ni compenser. Paradoxalement, les optimistes sont ceux qui ont la capacité de maintenir le passé dans un éternel présent, de porter aux yeux du monde, à travers l’art et la transmission, les gens et choses occultées par les événements et contingences qui leur font de l’ombre. Plus qu’un livre sur les ravages du sida, Les optimistes est une célébration de l’Art, de l’amour et de toutes ces coïncidences qui n’en sont pas. Un premier roman réussi, qui, nous l’espérons, en appellera bien d’autres.
Trad. Caroline Bouet