Les fantômes sont des âmes bienveillantes ou pas des dibbouks qui envahissent l’esprit de Hava, petite fille de Fryda et Leyb, née tardivement par miracle. Dans ce récit, Hava nous raconte par ses ancêtres qu’elle n’a pas connus car ils ont été déportés, tués par la shoah et par ses amis d’après-guerre qui deviendront sa famille de cœur.
D’une mère polyglotte et institutrice et d’un père taiseux, Hava est la spectatrice de ce tourbillon de vie amical qu’elle décrit dans un Paris du 10e arrondissement entre la rue Yves Toudic et la Gare de l’Est, capitale devenue la destination finale des années 60. En effet, Hava raconte les différents exils de sa famille, de l’Ukraine, la Pologne, en passant par la Russie, jusqu’en France. On la compare à Anne Franck, les mêmes yeux, les mêmes cheveux. A la maison on parle plusieurs langues : le russe, le polonais, le yiddish. A travers cette histoire, on découvre la culture de la population ashkénaze, souvent anarchiste et intellectuelle. Avec beaucoup de sensibilité, Hava nous montre comment elle s’est construite à travers cet héritage, ces fantômes qui l’habitent.
Editions Cerf (28.03.2024)
Psychologue et psychanalyste, Ève Buchwald a été à l’initiative d’un film documentaire tourné en Ukraine, À ceux qui viennent après nous, réalisé par Élie Roubah en 2013, projeté en particulier au Mémorial de la Shoah et sélectionné au festival du film documentaire en Ukraine.