Des hommes coincés dans leur solitude, qui n’ont pas réussi à garder l’équilibre d’une vie « normale ». Ils survivent, vivotent, sont comme dans un état d’attente, intermédiaire. Ils risquent de tout perdre ou ont déjà tout perdu. Et n’osent pas prendre le taureau par les cornes pour changer les choses.
Et lorsqu’une occasion se présente, seront-ils capables de saisir leur chance ?
David James Poissant a une belle écriture pour raconter ces êtres (surtout les hommes) perdus, en proie à des questionnements intérieurs, qui voient leurs vies brisées devant eux. Qui portent le poids de leur culpabilité dans un monde où ils ont du mal à trouver leur place.
En quelques phrases, et quelques situations, Poissant pose une ambiance délétère, en suspens, où tout peut basculer d’un moment à l’autre. Où tout peut rester dans son état latent.
Il pose un regard tendre, franc et parfois drôle sur ses personnages. Là où un Bret Easton Ellis aurait choisi le cynisme et la violence, James David Poissant offre à ses personnages mélancolie et espoir.
Il y a une forme doucement poétique aux mots de Poissant, dans la langueur, l’incursion d’éléments en décalage, les paysages décrits.
Mais pour tous, le rêve américain n’est qu’un tapis de cendres depuis longtemps froid.