Une toute petite ville isolée d’Italie. Une ville de Province où rien ne bouge vraiment. Où chacun se connaît depuis toujours. Où quand un inconnu passe, les rideaux s’écartent pour le regarder passer.
Raffaele, dès sa descente du train, semble avoir tous les regards qui se posent sur lui. Il vient pour répertorier les livres de la bibliothèque personnelle d’une lointaine parente.
Il rencontre un aubergiste bavard et curieux, une femme vivant seule avec son fils dans une maison dont ils ont hérité mystérieusement, et les trois femmes, membres de sa famille farfelues, étranges, riches et décalées.Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans cette atmosphère d’un autre temps, où des secrets semblent se cacher sous chaque pierre. Raffaele est soumis au regard de tous, et devient presque une marionnette avec laquelle les habitants jouent.
Tout en dépliant son intrigue doucement, Ferrero peint le portrait de gens égoïstes, renfermés sur eux-mêmes, bloqués dans des codes et des rôles qui les étouffent. Un monde de faux semblants et de manipulations qui se devinent entre les lignes. Car le talent de Ferrero est de rester toujours sur le fil, comme un des personnages de son roman, il restera dans l’ombre, le secret et les non-dits. Au lecteur à deviner, se faire son idée et parvenir à déceler ce qui se dissimule sous les apparences.
Éditions Payot et Rivages (poche 07.03.2002)