Milieu du XIXe siècle, Gus, zoologiste, est en expédition dans les mers du Nord. Il doit y étudier les grands pingouins. En scientifique, froidement, il assiste, de loin, au massacre de toute une colonie par les pêcheurs. Presque par inadvertance, il sauve l’un d’eux. D’abord sujet de curiosité et d’étude, il nouera peu à peu une relation proche avec l’animal.
Entre le roman et récit, Le dernier des siens, raconte avec délicatesse la naissance et la profondeur des sentiments qui peuvent lier un homme et un animal. A l’aube du XXe siècle, alors que l’humain se positionne en ultime prédateur, la nature et la bête lui étant asservi, sans nul conscience de l’impact de ses actes sur le monde et les autres espèces, Gus va symboliser la réconciliation possible. Son regard naïf et scientifique va peu à peu se transformer, et avec son grand pingouin Prosp va découvrir que les animaux ont une conscience, des sentiments, et ne doivent pas uniquement servir l’homme.
Sybille Grimbert met en scène cette époque où tout était à découvrir, qu’importait la destruction que cela initiait. Par ses personnages Gus et Prosp, elle écrit un roman qui résonne comme une ode à la nature, à l’écoute de l’autre, quelque soit son espèce.
C’est un beau roman, entre aventures et écologie, aux décors de nature sauvage qui donnent envie de s’assoir avec Gus et Prosp, au bord d’une falaise, à regarder la mer en furie. En espérant que la marche du monde ne détruise pas tout cela.
Editions Anne Carrière (26.08.2022)
Sibylle Grimbert est une romancière et éditrice française née à Paris en 1967.
Depuis 2000, elle a écrit 11 romans, chez différents éditeurs.