On pourrait faire un résumé du livre de Natacha Appanah en racontant qu’il s’agit d’une enfance brisée, incomprise, d’une famille dysfonctionnelle, d’une fuite, que les personnages se côtoient, se parlent, se taisent, se font du mal, ne s’oublient pas.
Mais on ne parviendrait jamais à dire la puissance des mots écrits par l’autrice. En 125 pages, elle parvient à donner une densité incroyable à ses personnages, à échapper aux codes et aux clichés, à dire la complexité d’être soi, et d’être avec les autres. Chaque mot est plein de son sens, aucun n’est superficiel, n’enrobe, ne dissimule. Natacha Appanah a la force d’une écriture éblouissante et si aisée à lire. Le ciel par-dessus le toit est un livre beau et bouleversant, palpitant, tout en tension, en scènes magnifiques, sensibles et intelligentes, sous le regard subjectif de ses personnages luttant entre émotions et raisons.
Natacha Appanah offre un chant d’amour à des êtres cabossés avec une plume d’une grande justesse.