Un été, en 1930, une famille bourgeoise, d’origine russe vit un été compliqué : le père est décédé depuis quelques mois, la mère vit recluse dans sa chambre. Les jumeaux Niles et Holland, âgés d’une dizaine d’années, se retrouvent pratiquement livrés à eux-mêmes. Si ce n’est la grand-mère Ada, douce, compréhensive et patiente.
Dans la maison, il y a aussi la tante, et surtout le petit cousin, un peu souffre-douleur des jumeaux. Surtout d’Holland, dont le comportement déstabilise de plus en plus son frère Niles.
Niles vénère son frère, mais celui-ci a des comportements parfois durs, voir violents. Assez taciturne, il rabroue souvent Niles, le petit garçon doux, gentil, serviable. Une relation complexe, de fusionnelle à conflictuelle.
Un livre à l’atmosphère étrange, des mystères, des non-dits qui semblent partout. Une famille fantaisiste, où la tristesse flotte. Toute une ambiance qui m’a fait pensé à Tchekhov, aussi. Cette façon de se voiler la face jusqu’au bout, pour maintenir la famille à flots.
Un roman psychologique sur l’enfance et ses aspects sombres et tortueux.
Une écriture qui laisse planer une aura fantastique, tout en restant du côté du vraisemblable, et qui rappelle ces œuvres du 20e siècle où l’étrangeté servait surtout à mettre en lumière les profondeurs psychologiques d’êtres déséquilibrés.
On se laisse happer dans cette histoire, au suspens parfaitement maîtrisé, et dont tous les fils seront peu à peu dénoués.
Éditions Typhon (Avril 2023)
Première parution : 1971
Traduction : Sarah Londin
Thomas Tryon (1926-1991) est né aux États-Unis. Avant de se tourner vers l’écriture, il a été acteur. Son rôle dans The Cardinal d’Otto Preminger lui a valu de nombreuses récompenses mais l’a aussi dégouté du cinéma. Il a écrit plusieurs livres dont la nouvelle Fedora portée à l’écran par Billy Wilder