Seconde guerre mondiale. Dorrigo Evans est un jeune soldat médecin australien. Il part au front, en Birmanie, et devient prisonnier de guerre des Japonais. Lui, et des centaines de soldats, se retrouvent dans un camp de travail, à construire une voie ferrée reliant la Birmanie au Siam (aujourd’hui Thaïlande) pour que les japonais puissent rapidement se fournir en armement.
Cette ligne, appelée La voie ferrée de la mort, et qui devait courir sur plus de 400km, est devenue rapidement un chantier où la famine, la maladie, le manque d’hygiène, la maltraitance, l’humiliation et la mort régnaient.Richard Flanagan nous conte l’histoire terrible de cette voie ferrée, des soldats et de leurs supplices. A travers le portrait de plusieurs personnages, il dresse un paysage nuancé, dense et précis de ce que ces hommes ont subi. L’auteur n’épargne rien à son lecteur, dans des descriptions très précises de leurs souffrances, et de leur condition de survie. Le lecteur sent la boue dans laquelle s’embourbe les soldats, voit les côtes saillantes sur les corps décharnés, entend les gémissements d’agonie des hommes arrivant à peine à marcher.
Richard Flanagan raconte aussi un peu de l’avant guerre et de l’après. Comment ces hommes (côté australien et japonais) ont vécu ou survécu à ces camps. Comment l’humain se cache dans le Monstrueux. Comment même vivant, la mort reste ancrée à l’intérieur.
Un roman terrible, parfois difficile à lire, tant il insiste sur la souffrance, et va dans les détails. Un rythme lent et lourd, comme les journées de ces hommes, où tout pèse.
Actes Sud (06.01.16)