La Famille de Pantin est comme une madeleine de Proust ou plutôt un gros bon makrout baigné de miel et de soleil. Avec beaucoup de nostalgie, l’autrice évoque cette famille juive tunisienne et plus généralement l’histoire des juifs tunisiens. Ces êtres à la fois arabes et français, tantôt granas tantôt touensas.
On déguste tout ce folklore de traditions joyeuses, insouciantes et joliment rangées dans une valise pour un long voyage dans le temps, depuis l’Antiquité avec l’invasion des romains et des phéniciens (création de Carthage) jusqu’à la fin du XVIIe siècle avec la fin de l’Inquisition espagnole. On y découvre les juifs tels de grands voyageurs cherchant un port d’attache en Grèce près de Thessalonique mais aussi en Toscane comme les juifs livournais dit les granas.
Ce livre est nostalgique et mélancolique. Le départ en France ou en Israël sans retour possible est douloureux et laisse un goût amer pour les séfarades destinés à l’exil.