Ilaria a 8 ans quand son père vient la chercher en voiture. Le weekend prévu en sa compagnie devient semaine, puis mois, jusqu’à deux ans sur les routes de l’Italie du Nord.
Ce kidnapping la fait grandir bien trop vite : Ilaria a conscience des manipulations de son père, de sa bipolarité et de son refus du divorce demandé par la mère. Entre les mensonges qu’elle apprend à faire rouler sur sa langue, un passage à l’internat et les petits moments de bonheurs avec les amis de son père, elle entre bon gré mal gré dans l’adolescence.
Ilaria voit tout, ressent tout, se protège comme elle peut des sentiments qui l’oppressent. Elle s’interdit de pleurer, autant pour elle que pour son père instable, elle noue des liens qui s’effilochent : tout n’est que façade face aux autres mais un maelström d’émotions bouillonne en elle.
Ecrit avec brio, ce merveilleux roman apprentissage est une ode à la vie. Nous grandissons avec Ilaria, souffrons et rions à chacun de ses pas. Ses yeux d’enfant explorent avec justesse la magie autant que la souffrance humaine mais toujours avec une poésie douce-amère. On repose ce livre conquis et nous aussi, sur la route de la désobéissance.
Editions Zoé (23.08.2024)
Gabriella Zalapì est plasticienne, d’origines anglaise, italienne et suisse, elle vit à Paris. Antonia (Zoé, 2019, Le livre de poche, 2020), son premier roman, a reçu le Grand prix de l’héroïne Madame Figaro et le prix Bibliomedia. Dans Willibald, l’écriture précise et réduite à l’essentiel de Gabriella Zalapì peint les plis et les replis d’un homme dont la vie aussi tragique que romanesque a fait de sa famille la victime collatérale.