Balzac a connu la controverse et le succès, le faste et le surendettement.
À travers ce portrait, Titiou Lecoq dépoussière le portrait d’artiste et questionne le rapport à l’argent, à la reconnaissance.
Titiou Lecoq a un style vif, moderne, piquant. Et une empathie réelle et communicative pour ce cher Honoré. Elle parvient à sortir Balzac de ce siècle lointain, poussiéreux, et figé, pour en faire un être bien vivant, moderne, plein d’énergie et de détermination.
Honoré, ce brave type qui séduit tout le monde, hâbleur, bon, généreux, à la fois infidèle aux multiples maîtresses et d’une loyauté indéfectible. L’homme que l’on croise en soirée, qui fait rire, qui dépense une fortune dans un dîner, et rentre chez lui, un appartement fastueux, mais le garde manger vide, et les créanciers au coin de la rue.
Honoré de Balzac avait ce mal qui ronge encore notre société : l’envie de réussite et d’une vie matérielle faste. Il faisait preuve d’une mauvaise foi confondante, trouvait des prétextes à toutes ses dépenses, rusait pour échapper aux huissiers…
Dans son style direct, elle retrace la vie d’un grand écrivain mais surtout d’un homme qui a tout essayé pour se sortir de la mouise, qui avait de grandes idées (faire une série littéraire, avec des héros récurrents, proposer un abonnement littéraire qui ressemblait aux box d’aujourd’hui…) et les a toutes ratées. Toujours avec panache, sans jamais reconnaître ses erreurs, continuant à écrire intensivement, et en trouvant encore de nouvelles entreprises à créer.
Titiou Lecoq rappelle aussi que Balzac était (est?) mal considéré parce qu’il produisait des œuvres alimentaires (mais un artiste ne doit-il pas aussi se nourrir ?), parce que ses personnages féminins étaient réalistes (au lieu d’être vertueuses, elles étaient révoltées, en colère…etc), qu’ils parlaient de problèmes vulgaires (payer ses factures), et que c’est peut-être pour ces raisons-là qu’il est resté très moderne.
En fermant cet ouvrage, on a envie de relire Balzac !