Plantées sur une île sicilienne, des sœurs vont se retrouver pour l’enterrement du père. L’une d’elle était partie il y a longtemps « à la ville » (Palerme), les deux autres sont restées, ont une vie à l’allure tranquille et bien cadrée.
Mais ça fait une dizaine d’années que les deux insulaires n’ont plus parlé à leur sœur, elles ont même hésité à la faire revenir pour l’enterrement.
Pourquoi ?
Très vite, on apprend qu’une quatrième a disparu, toute petite. Et que celle qui est partie en porte la responsabilité et la culpabilité.
L’ambiance est très bien posée, avec la chaleur suffocante, le presque huis clos de cette petite île où tout le monde se connaît, tout le monde se regarde en coin.
La narration est ultra bien construite, avec ce suspens autour de la disparition de la petite, des éléments qui sont dévoilés au fur et à mesure que les langues se délient. Et « l’idiot du village » qui (évidemment, on le voyait venir) détient des éléments qu’il a gardé enfoui dans ses silences.
L’histoire familiale, les liens tissés, noueux, complexes, sont très bien décrits.
Ovaldé se permet également, avec justesse, de glisser quelques faits plus général, sur l’économie d’une petite île, les projets immobiliers au détriment de la nature, la politique soumise à la mafia…
Un livre que je rouvrais avec plaisir à chaque fois, avec la hâte de découvrir comment elles allaient sortir du sac de nœuds qu’elles avaient bien serré pendant toutes ces années.
Éditions Flammarion (janvier 2023)
Véronique Ovaldé connaît un succès grandissant et depuis le début de sa carrière littéraire elle bénéficie d’une reconnaissance de la librairie et de la critique. En 2008, son cinquième roman Et mon cœur transparent est récompensé par le Prix France Culture-Télérama.
En 2009, son sixième roman Ce que je sais de Vera Candida, reçoit le prix Renaudot des lycéens, le Prix Roman France Télévisions 2009 et le grand prix des lectrices de Elle en 2010.
Ses romans sont traduits dans de nombreuses langues (italien, espagnol, allemand, roumain, portugais, anglais, coréen, chinois, finnois, etc.).
Véronique Ovaldé est également éditrice chez Points, responsable du roman noir, de la poésie et de la collection Signatures (groupe La Martinière). Auparavant chez Albin Michel, elle a notamment travaillé sur Le Club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia (Prix Goncourt des lycéens 2009) et de Jusque dans nos bras d’Alice Zeniter.