[Prix Inter 2014]
Bon au début, quel foutoir.
Courts chapitres. Beaucoup de personnages. Ça se croise et se sépare.
Si on lâche le bouquin quelques jours, on risque d’être perdu quand on le reprend.
Mais, après, quand elle commence à bien installer chaque histoire, qu’on connaît les personnages, et qu’on voit plus ou moins la direction qu’ils veulent prendre, on est accroché.
Et c’est bien, une histoire de cow boys et d’indiens qui ne se battent pas sans arrêt pour un bout de territoire, où les duels, les cuites, les chevauchées, les tipis, et les saloons, sont bien présents mais ancrés dans un vrai quotidien qui échappent aux caricatures hollywoodiennes, et donnent à lire des histoires emplies d’humanité.
Minard prend l’archétype des bons vieux gars (et femmes) qui en ont bavé, qui ont dû faire des trucs pas toujours très corrects, mais qui sont bien braves au fond. Et auxquels on s’attache très vite.
La Grande Aventure des ZétaZunisd’Améwique avec !
Les descriptions longues sont bien calibrées. Juste ce qu’il faut pour être dedans, mais pas trop longues à causer l’ennui.
Et c’est tout le talent de Minard que d’avoir parfaitement équilibré son roman. Un équilibre qui ressemblerait à de la non prise de risque mais qui dévoile au contraire toute la force qu’il faut pour savoir doser en finesse, et laisser les choses se faire doucement.
Et en plus, y’a de l’humour et de la fantaisie !
Des situations inquiétantes et mystérieuses, de la magie indienne, de l’action, des réflexions sur l’humain, des remises en question.
Et la naissance de cette ville de l’Ouest Américain donne souvent le sourire. A avoir envie d’y planter sa cabane en bouteilles de bière !
Éditions Rivages (23.11.2013)
Éditions Rivages Poche (21.04.2015)
Autres livres de l’auteur sur ce site :
Le Grand Jeu (2016)