Et ce champ devint le monde, Dola De Jong

À Tanger, en pleine seconde guerre mondiale, un couple de Hollandais réfugiés, tentent de survivre. En chemin, ils ont recueilli, à travers l’Europe, des enfants réfugiés de différents pays, de 16ans à tout petits. Ils se retrouvent tous ensemble, famille hétéroclite : hollandais, français, allemands, hongrois…
Vivant dans une pauvreté totale, essayant de cultiver un champ sous une canicule accablante, petit à petit les enfants vont tenter de survivre par eux-mêmes, d’astuces et de rencontres.

Dola De Jong dresse un portrait tendre, mais sans condescendance, de ces personnes forcées de quitter leur pays, sans avoir nulle part où aller. Partout étrangers, et arrivant dans un pays où ils ne comprennent que peu les us et coutumes.
À la merci des institutions qui ne sont pas d’un grand secours, ils ne peuvent finalement compter que sur eux-mêmes, et sont constamment face à des difficultés, peinant à trouver de quoi manger.

Un pan de l’histoire de la guerre 39-45 que je ne connaissais pas : les immigrés européens en Afrique du Nord, qui en fait d’emblée un roman très intéressant. L’autrice a une belle écriture, délicate mais qui ne prend pas de gant pour raconter les choses de la vie telles qu’elles sont. C’est un roman où vibrent l’authenticité de ses personnages, où l’on sent la terre aride et la famine dans les ventres creux, où l’on ressent la colère et l’incompréhension devant l’injustice et la maltraitance.
Des personnages multiples, tous magnifiques dans leur recherche à mieux vivre, tous attachants, à essayer tout de même de ne pas oublier les autres.
Un roman choral plein d’humanité.

Traduit du NEERLANDAIS par MIREILLE COHENDY

Editions du Typhon (oct. 2024)

Autre livre de Dola de Jong sur notre site :
Les désirs flous (2022) 

Née à Arnhem dans une famille juive, Dola de Jong (1911-2003) connaît une jeunesse tumultueuse où elle lutte contre un destin de jeune fille rangée. Avant l’invasion des Pays-Bas par les nazis, elle est menacée par des groupuscules antisémites. Réfugiée pour un temps au Maroc, elle doit de nouveau fuir. L’obtention in extremis d’un visa lui permet de partir aux Etats-Unis où elle sera danseuse, journaliste, romancière. Les désirs flous n’avait jamais été traduit en français.

2 réflexions sur « Et ce champ devint le monde, Dola De Jong »

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