Après Une Soupe à la grenade, on retrouve les trois sœurs Marjan, Layla et Bahar Aminpour sur la côte ouest du comté de Mayo en Irlande, au Babylon Café. On suit leur quotidien chaleureux de ces sœurs bienveillantes, qui par leur savoir-faire, partagent leur culture avec passion. Les parfums de la cuisine persane (dont certaines recettes sont proposées à la fin du livre) font voyager.
Dans ce petit village, elles sont néanmoins surveillées par le voisinage, avec à sa tête une Dervla Quigley, toujours méfiant à l’égard de ces filles aux cheveux noirs et frisés.
A l’occasion du rituel Feu de joie célébré à la fin des moissons, leur amie d’origine italienne Estelle Delmonico découvre le corps mystérieux d’une « sirène » échouée : « entre les doigts, à la jointure, entre les phalanges et la paume s’étalait une membrane fine comme de l’organza et si pâle que lorsqu’elle se déployait, on aurait dit la palme d’une tentatrice de la mer ». Le roman côtoie les créatures fantastiques, chères à la coutume irlandaise, où les apparences sont souvent trompeuses.
Ce roman est délicieux et dépaysant, les femmes y sont éprises de liberté et jouent un rôle fondamental dans l’entraide, la générosité et la sororité. Vous reprendrez bien un peu de cookies à la farine de pois chiches et de la glace à la rose et à la pistache ?
Editions Picquier (Août 2023)
Traduction : Santiago Artozqui
Notre article sur Une soupe à la grenade, c’est ici
Marsha Mehran est née à Téhéran en 1977, à la veille de la révolution iranienne, qu’elle a fuie avec sa famille qui s’installe en Argentine, puis aux Etats-Unis et en Australie. Émigrée en Irlande avec son mari, elle a 27 ans lorsque paraît Une soupe à la grenade, qui connaît un succès immédiat. Le roman est traduit en 15 langues et publié dans 20 pays. En 2014 l’écrivaine est retrouvée morte dans des circonstances mystérieuses.