Dorothy Allison choisit de parler des femmes de sa famille, celles de l’ombre, celles qui se taisaient, cachaient les secrets, et savaient. Agrémenté des photos de sa famille, Dorothy Allison raconte la rudesse, la pauvreté, l’opiniâtreté, la violence, dans lesquelles sa grand-mère, sa mère, sa sœur et elle-même ont vécu.
C’est un livre sans concession, où d’une approche un peu légère, drôle,
distancée du départ, l’autrice va creuser de plus en plus loin et
toucher les racines du mal : la perversité, la violence, l’inceste, le
viol. Mais Dorothy Allison ne s’appesantit pas, elle nomme, dénonce, et
surtout, dit l’importance des mots, de la parole.
Il y a, notamment,
une scène merveilleuse de retrouvailles entre les deux sœurs, où les
choses du passé sont dites, expliquées, pardonnées.
On ressort de ce livre secouée, comme si l’on avait reçu les confidences d’une copine, des confidences qui font sourire, pleurer, et donne en vie de hurler. On ressort admirative de la langue où surgissent les mots comme des impacts, où se jouent des silences implacables.
Éditions Cambourakis (janvier 2021)
Traduction : Noémie Grunenwald