Amy est une femme battue par son mari. Parfois devant ses deux enfants. Elle a fuit, plusieurs fois. A chaque fois il l’a récupérée. Jusqu’au jour où la violence de son mari la propulse à travers une fenêtre. C’est trop, depuis trop longtemps. Et elle a de plus en plus peur pour ses propres enfants, surtout sa fille.
Elle fuit donc pour de bon. Mais sans Jackson, son fils de dix huit ans. Un déchirement, mais elle sent qu’il est temps pour lui de vivre sa vie. Et elle, Amy, doit avant tout protéger sa petite Lydia.Une famille déchirée, meurtrie. Mais surtout avant tout, des gens qui vont tout faire pour retrouver leur liberté, qui vont découvrir en eux la force d’aller de l’avant, de reprendre leur vie en main. Assumer qui ils sont, affronter leurs démons enfouis.
Megan Kruse ne fait donc pas de son roman l’histoire d’une famille à l’agonie, soumise et malmenée, mais bien celle de personnages qui ont la volonté de choisir leur destin. Ses personnages sont terriblement attachants, et d’un réalisme plein de complexités, d’aspérités, de violence, de doutes et d’intensité.
On traverse un bout des États-Unis. On tremble pour Jackson, homosexuel chétif, débarquant dans un bled paumé pour bosser sur un chantier. Et qui craque (évidemment ?) pour le beau contremaître musclé et marié.
On suit pas à pas Amy qui de femme effacée dans l’ombre de son mari devient peu à peu celle qui marche tête droite dans la rue. On frémit avec elle de découvrir qu’il y avait des indices, des traces de la violence de Gary. Qu’au fond, elle savait, dès le début, que quelque chose clochait.
On se fait guide pour Lydia, l’enfant solitaire, écartelée par les questionnements. On essaye de lui dire que tout ira bien. Qu’elle retrouvera forcément son frère. Que sa vie va enfin être belle. Que, non, le Monstre n’est pas en elle.
Plongez-vous dans De beaux jours à venir, rencontrez Amy, Jackson et Lydia (et même quelques personnages secondaires; tellement bien dépeint, comme la scène entre la mère de Gary qui rencontre Lydia, sans savoir que celle-ci est sa petite fille) et laissez vous entraîner avec eux, à voir qu’il y a, réellement, De Beaux Jours à Venir.
Éditions Denoël