Alors qu’elle prépare son mariage, Evie revient sur sa vie, abordant pêle-mêle ses souvenirs de colère, d’incompréhension, d’amour, d’amitié, tous ces événements qui l’ont construite. Cette femme que la nature humaine mais aussi la faune marine de cette île américaine ont forgée.
Avec un ton déroutant, particulièrement détaché, Crissy van Meter prête à sa narratrice un caractère bien à part, si proche et si loin à la fois de toutes ces créatures qui l’entourent.
L’odeur pestilentielle d’une baleine échouée en décomposition rend nauséabond l’air environnant, dans ce lieu qui verra bientôt son mariage se célébrer ; mais c’est finalement l’arrivée impromptue de sa mère qui achève de le rendre parfaitement invivable. Les fantômes de son passé ressurgissent tour à tour, en désordre, presque au fil des changements atmosphériques.
La mère fantasque et démissionnaire, qui est partie dans son adolescence.
Le père, aimant, gentil, pécheur pirate héroïque, mais alcoolique, drogué et négligent.
La meilleure amie, presque soeur, binôme de ses premières frasques, mais nymphomane.
Le fiancé, attentionné, mignon, qui ne fait pas de vague, mais que celles bien réelles de la mer ne ramènent pas à sa dulcinée.
Un roman puissant, bien ancré dans l’environnement, aux personnages incarnés, forts. Un roman à tiroirs révélant lentement tous ses secrets.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par MATHILDE BACH