Au départ, deux robots humanoïdes sont finalisés : Carbone et Silicium. Des prototypes qui serviront de modèles, d’expérimentation, pour créer des robots-assistants pour les humains.
Dans leurs processeurs est téléchargé toutes les connaissances humaines.
Dans leur programme est installée une DLC : Carbone et Silicium ne vivront que 15 ans (la vie d’un chat, pour permettre à ce que l’industrie continue à produire et vendre. Cette chère obsolescence programmée pour pousser à la consommation).
Pendant 15 ans, le couple de robots est tenu enfermé, des expériences, mais leur désir de voir le monde en vrai est puissant. Leur « mère » obtient l’autorisation d’un voyage.
Carbone et Silicium veulent en profiter pour s’enfuir.
Mais cela ne se passe pas comme prévu : Silicium parvient à s’échapper quand Carbone est rattrapée.
Séparés, les robots vont chacun de leur côté appréhender le monde :
Silicium dans une quête méditative, écolo, contemplative, il va
parcourir le monde, essayer d’en voir toutes les beautés, sans cesse
bouger pour échapper à l’entreprise qui cherche à tout prix à le
récupérer.
Carbone va plus chercher à se faire une place parmi les
humains, à trouver un sens à son existence dans ce monde qui se dégrade,
perd pied. Un monde qu’elle veut essayer de sauver.
Dans cette
fable se déroulant sur plusieurs siècles, Carbone et Silicium, telles
deux âmes sœurs séparées mais jamais réellement coupées l’une de
l’autre, vont arpenter le monde et les années, en découvrir ses beautés
et ses horreurs. Une histoire philosophique, qui pose la question d’un
monde déshumanisé, pollué, mercantile.
De leurs points de vue
légèrement en retrait du fait de leur essence même, du fait de leur
situation de « clandestin », il et elle découvre toutes les facettes de ce
monde complexe où l’Humain raisonnable veut sauver son monde mais où
ses pulsions destructrices, égoïstes, le conduise à le détruire.
Le
tout est mise en page magnifiquement, entre les grands paysages
arpentés par Silicium, les villes magnifiques ou en décrépitude habitées
par Carbone. Les plans sont très cinématographiques, il y a quelque
chose d’assez immobile et contemplatif dans les dessins même.
Les traits sont doux, les couleurs empreintes d’une sorte de sepia qui rend déjà le propos nostalgique et réflexif.
Un incontournable