Fin XIXe, dans un petit village de Québec où la cohabitation entre colons blancs et algonquins se passe plus ou moins paisiblement, plusieurs drames vont s’enchaîner et mettre à jour la violence humaine.
Bras coupé est la première fiction écrite en français par un Autochtone du Québec.
Entre poésie brute, à l’image de cette nature froide et sauvage, et récit réaliste au plus près du quotidien de ces hommes déracinés, Bras coupé est un livre passionnant, sombre et lumineux.
Par la fiction, sur fond de règlement de comptes, Assiniwi donne la parole à une population chassée de sa terre, obligée de s’adapter à des règles et des codes qui ne font pas partie de sa culture. Il donne vie à ce petit village de bûcherons où corruption, alcoolisme et racisme distillent aigreur et colère dans l’esprit des hommes. On découvre aussi la vie des algonquins, plus douce, respectueuse de la nature et des autres, les mots simples pourtant gorgés de signification. L’écriture est directe et puissante, au service d’une fiction haletante, aux allures de thriller.
Un roman dur mais d’une grande beauté.
Editions dépaysage (juin 2023)
D’origine canadienne-française, algonquine et crie, Bernard Assiniwi, décédé en 2000, était écrivain, comédien et conteur. Auteur prolifique, il a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages sur l’histoire, la vie quotidienne et la culture matérielle des Autochtones du Canada, dont La saga des Béothuks, une fresque historique distinguée par le prix France-Québec et le prix Jean-Hamelin en 1997.