[Rencontre le samedi 8 octobre 2022, ) 16h]
Une forêt, un matin, tout le monde se prépare : c’est jour de chasse. Gérald et sa bande se prépare : les femmes et les enfants qui s’occupent de la battue, les hommes armés qui marchent accompagnés de leurs chiens. En face, le garde forestier Alan bichonne la nature qu’il parcourt, il en connaît chaque recoin, tente de dégager des refuges naturels pour les cerfs et les biches qui seront bientôt chassés.
Et la Biche, personnage principal de cet ouvrage, qui va louvoyer entre les arbres, observer les humains, se camoufler, protéger les petits.
Au loin, l’orage se prépare.
Mona Messine retranscrit parfaitement l’ambiance d’une forêt, du petit matin où la brume se lève doucement jusqu’au violent orage nocturne. La narration passe d’un personnage à l’autre, chacun et chacune ayant un regard différent, faisant monter la tension petit à petit.
Par son aspect métaphorique, on pourra trouver des similitudes entre la biche chassée et le harcèlement subi par les femmes. Une traque où l’homme viriliste est décrit dans sa plus primale brutalité, où celui en accord avec la nature ressort doux et poétique, où les animaux apparaissent purs et menacés.
Un beau premier roman.
Editions Livres agités (18.08.22)
Mona Messine est une autrice française. Écrivaine engagée, elle revendique l’égalité en littérature comme dans la vie, mêle récit de l’intime et combat féministe, écrit également des pamphlets et publie ses textes en revue.
Une enfance en Provence, entre la forêt et la mer, a façonné son écriture sensorielle. Elle voyage en Méditerranée et en Amazonie pour nourrir ses écrits, pratique le surf et la batterie, s’inspirant de ces deux pratiques pour nourrir la musicalité de ses textes.
Sensible à la démocratisation de l’écriture et de la lecture, elle a participé aux ateliers de l’école Les Mots, dont elle est aujourd’hui ambassadrice.
Depuis, elle accompagne à son tour un public diversifié sur des projets d’écriture, en même temps qu’elle est apporteuse d’affaires pour des éditeurs. Elle imagine en pleine pandémie la revue littéraire Débuts, marrainée par Chloé Delaume, conçue pour promouvoir des auteurs inédits.