Rencontre le samedi 21 septembre, 16h30
Ce nouveau livre d’El Aswany se situe en Egypte, juste après la prise de pouvoir de Nasser. Un groupe de personnes se retrouve le soir, autour d’un verre, la discussion dérive rapidement vers la politique, et toutes les conséquences qu’elle pourrait avoir sur leur quotidien.
Dans les débuts du livre, un personnage pose la question de l’unicité du peuple égyptien, rassemblé sous l’égide d’un grand dictateur, en admiration aveuglée. Par la forme de son livre, El Aswany répond d’emblée à ce questionnement : un roman choral où les multiples personnages sont comme les multiples facettes d’un même peuple. Complexe, varié, soumis aux fluctuations sociétales.
A travers les portraits des personnages, nous découvrons toute la richesse du peuple égyptien, autour de l’art, des rapports humains, de l’oralité…
Avec Au soir d’Alexandrie, on assite également, à la montée de la dictature, ces moments où les gens se rendent compte qu’il y a certaines choses qu’ils ne peuvent plus dire, plus faire, plus vivre. Certains et certaines qui croient à la légitimité du gouvernement, d’autres qui pensent rapidement à la fuite…
L’attachement à un pays, à une ville, et devoir tout quitter…
Un roman parfaitement maîtrisé dans sa construction, qui fait ressentir petit à petit l’étau de la dictature qui s’installe et se resserre.
Editions Actes Sud (septembre 2024)
Né en 1957, Alaa El Aswany est l’un des écrivains les plus célèbres du monde arabe. Son premier roman L’Immeuble Yacoubian, publié en 2006, est devenu un véritable phénomène éditorial international. Romancier, nouvelliste, essayiste, il est traduit en une trentaine de langues et a reçu une quinzaine de prix littéraires.
Chroniqueur engagé, il défend ardemment les valeurs de la démocratie dans de nombreux articles parus dans la presse égyptienne et internationale. Il est l’un des membres fondateurs du mouvement d’opposition « Kifaya » (Ça suffit).
En 2011, il a pris une part active au Printemps arabe et participé au mouvement de la place Tahrir. Cette expérience lui a inspiré son roman J’ai couru vers le Nil, publié en français l’an dernier et vendu à près de 30.000 exemplaires mais interdit, selon l’écrivain, dans tous les pays arabes sauf la Tunisie, le Maroc et le Liban. Au soir d’Alexandrie paraît en 2024.
Alaa El Aswany vit aujourd’hui aux États-Unis où il enseigne la littérature.