Nous sommes dans un bateau, très vite, nous comprenons : nous sommes sur une arche. Mais ce n’est pas l’histoire de Noé. Nous sommes en 2086. Et le monde des humains tel que nous le connaissons a disparu. Un homme, sa fille, et quelques autres personnes dont nous ne saurons jamais rien, ont réussi à embarqué plusieurs animaux sur un bateau, espérant trouver un coin du monde où amarrer, et reconstruire La Vie.
On ne saura rien de ce qui est arrivé. On ne saura même pas réellement le plan des humains. Car les animaux sont les narrateurs de cette histoire, tout est vu à travers leurs yeux, leur instinct, leurs pensées.
Et c’est là que se joue l’originalité et le côté captivant de cette histoire : Camille Brunel interroge l’inné et l’acquis, la force de la raison sur l’instinct. Est-ce qu’une panthère s’empêchera de tuer et dévorer une vache si elle pressent que sa survie sur le long terme en dépend ? Mais alors… de quoi se nourrir quand on est un carnivore, si soudainement nos proies deviennent nos alliées ?
Le bateau échoue rapidement sur une côte.
Le
petit groupe d’animaux de l’arche part à la recherche de… quoi ? Un
abri ? Des humains ? D’autres animaux de leur espèce ? Ils ne savent pas
toujours, mais le troupeau insolite avance, se sert les coudes, se
trahit parfois, affronte les dangers.
C’est une odyssée palpitante, où l’on retrouve les thèmes de prédilection de Camille Brunel (écologie, monde post-apo, antispecisme, inné-acquis, conscience-instinct…).