Aliène, Phœbe Hadjimarkos Clarke

Fauvel, une jeune femme, un peu paumée, qui a perdu un œil lors d’une confrontation avec la police pendant une manifestation, accepte un travail : elle va garder le chien du père d’une amie pendant que celui-ci part en vacances. Elle se retrouve dans une grande maison, dans la campagne, pas loin d’un petit village. Le chien qu’elle garde est issu d’un clonage. Un animal regardé d’un œil suspicieux par les habitants. La narratrice elle-même se méfie de cette bête qui a quelques comportements étranges.

Fauvel fait la rencontre « houleuse » avec les chasseurs du coin, et d’un jeune homme chercheur sociologue qui fait une enquête sur l’éventuelle présence d’extraterrestres au sein de cette communauté.

En parallèle, des animaux sont massacrés sauvagement : est-ce Hannah, la chienne clonée, qui agit avec folie meurtrière lors de ses multiples disparitions ? Est-ce un ours sauvage ?
Et si c’était les fameux extraterrestres ?

Beaucoup de choses troubles, étranges, les rumeurs d’un petit village qui enflent, déforment la vérité, exacerbent les peurs et colères…

Le roman de Phœbe Hadjimarkos Clarke est construit comme un thriller où l’angoisse s’amplifie au fur et à mesure. Dans cette atmosphère où les personnages sont isolés, obligés de vivre proches et où tout le monde se méfie de l’autre, la violence est souvent prête à bondir lors des échanges d’apparence anodine.
L’autrice traite de sujets très actuels, l’écologie, les gilets jaunes, le chômage, la sexualité, au sein d’une quête d’eux-mêmes que plusieurs personnages traversent.
Un roman protéiforme parfaitement maîtrisé, les personnages sont souvent complexes, développés avec finesse, dominés par une peur atavique, face à l’étrange, face à l’étrangère, qu’ils vont devoir surmonter.

Aliène est un roman unique en son genre, dans lequel on entre facilement, où l’on est petit à petit immergé dans un monde halluciné, sans jamais perdre pied avec la réalité.
Une histoire qui inquiète, fait sourire, attendri, et qu’on peut très difficilement lâcher, qui laisse des traces longtemps après sa lecture.

Éditions du Sous-Sol (janvier 2024)

Autre livre de l’autrice sur notre site :
Tabor (2021)

Phœbe Hadjimarkos Clarke est née en 1987, elle est franco-américaine, et elle est traductrice de profession. Elle vit dans des grandes villes et des petits villages.
Elle a publié un premier roman, Tabor, aux éditions du Sabot en 2021 et cette année, un recueil de poèmes écrits à quatre mains avec Martin Desinde intitulé 18 Brum’Hair chez Rotolux Press, ainsi qu’un roman en 2024 aux édtions du Sous sol : Aliene (Prix inter 2024)

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